DÉVELOPPONS NOS CHEVAUX : BRAIN WORK et FREE SHAPING
de la série Responsabiliser son cheval
Article écrit par Denyse Rousselet
De plus en plus on s’intéresse au développement mental de nos chevaux car nous réalisons que nous pouvons développer et exploiter leur potentiel lequel est grandement sous-utilisé. On est plus attentifs à leur développement cognitif car nous avons appris, suite aux recherches, qu’ils ont un potentiel souvent inexploité. Lors de cette série sur RESPONSABILISER SON CHEVAL nous avons plusieurs articles centrés sur le développement mental de notre cheval. Donnons-lui des responsabilités dans le quotidien, présentons-lui des problèmes simples à résoudre en manège, en carrière avec divers obstacles de même qu’en randonnée. Aidons-les à adopter des comportements convenables afin de ne pas être constamment corrigés ou micro-gérés.
Cette caricature nous demande si on a un cheval intelligent? Certes que oui mais le cheval est doté d’une intelligence fort différente des humains.
Janet Jones, PhD dans son livre HORSE BRAIN, HUMAN BRAIN explique en profondeur les différences entre le cerveau humain et le cerveau du cheval.
Il faut toutefois se rappeler que le lobe frontal de leur cerveau est sous développé ce qui résulte en leur incapacité à élaborer des plans, développer des stratégies, critiquer, juger de même que de raisonner. Ils ne comprennent pas la notion de ‘’bien’’ ou de ‘’mal’’ mais comprennent fort bien ce qui leur procure le confort et la SAINTE PAIX! Ils ne peuvent donc pas planifier des mauvais coups, nous manipuler, rire de nous, nous tester, chercher à nous nuire et volontairement nous faire se fâcher. Une donnée fort importante car on entend encore des gens nous dire que leur cheval a planifié leurs mauvais coups. Ils ne réalisent pas que souvent le cheval réagit parfois parce qu’il est stressé et d’autres fois il réagit au comportement de son humain. Si je veux que mon cheval change, JE DOIS CHANGER. Mon cheval n’attend que ça……
Les articles ‘’Communication vs contrôle’’ de la série APPROFONDIR NOTRE COMMUNICATION tout comme ‘’Soyons ambassadeurs du ‘’oui’’ avec nos chevaux de la série RESPONSABILISER expliquent bien comment le cheval se sent en sécurité et se comporte mieux quand le leader lui communique clairement ses attentes.
Les chevaux ont toutefois la capacité de réagir à nos comportements, de lire nos intentions et dans certaines conditions prendre des décisions. J’en ai cité plusieurs exemples dans les articles de cette série RESPONSABILISER SON CHEVAL. Particulièrement les articles ‘’Développement de la sphère mentale: mon cheval solutionne des problèmes simples’’ et ‘’Mon cheval solutionne des problèmes simples en manège ou carrière extérieure’’. L’article ‘’Le pouvoir de l’intention’’ de la série APPROFONDIR NOTRE COMMUNICATION explique le concept de notre intention captée par notre cheval.
Je me permets de déroger un peu du but de cet article afin que l’on n’oublie pas que souvent nos chevaux sont mentalement ‘’surchargés’’ quand ils sont avec nous car ils doivent être constamment très concentrés sur nos signes et indices les plus subtils afin de bien les comprendre, les interpréter et répondre à nos demandes surtout lors de la monte. N’oublions pas que nous sommes quasi constamment à corriger, peaufiner nos aides et que le cheval doit s’adapter, répondre du mieux qu’il en est capable. Quand on montre un nouveau mouvement il est important de réaliser que l’effort exigé est parfois TRÈS énergivore mentalement et même physiquement. Chris Cox nous le rappelle souvent quand il parle du concept de trempage. L’article ‘’ Connaissez-vous l’importance du ‘’ trempage’’ de la série PARTENARIAT AVEC LE CHEVAL explique bien ce concept si important et souvent oublié.
Dans cet article je poursuis mes pensées sur le développement mental soit de donner le plus de responsabilités possibles à notre cheval dans tout ce que l’on fait avec lui. J’ai rencontré Lyne il y a 4 ans car elle me demandait des questions au sujet du ‘’rectangle imaginaire. Ce fut notre premier article ‘’Le rectangle, votre cheval choisit l’arrêt’’ de la série PARTENARIAT.
J’apprécie beaucoup Niky Robert de Blackjack Horsemanship au Québec qui nous rappelle qu’il est ‘’nécessaire de proposer de nouveaux stimuli à notre cheval afin de maintenir le renouvellement des cellules et la plasticité du cerveau. Présentez de nouveaux objets/environnements, un exercice particulier qui demandera à mon cheval de réfléchir fort. Innovons nos séances d’entraînement avec différents exercices et beaucoup de variété sans toutefois inquiéter notre cheval. Muscler son cerveau pour que la tendance à réfléchir soit de plus en plus forte.’’
Niky nous dit aussi ‘’Plus nous apprenons au cheval à utiliser son cerveau, à analyser et à réfléchir lorsque nous changeons de posture et d’énergie c’est là que la magie opère et que les ressentis prennent leur place’’. Donnons un sens à chaque geste. Nous devons donner le temps au cheval de chercher et de trouver comment fusionner avec notre intention. On le guide avec des phases douces et progressives avec tact et un bon ‘’timing’’.
Tout comme Andy Booth qui dit beaucoup en ces quelques mots.
Lyne écrivait récemment ce court texte que je trouve fort important et pertinent. ‘’Il ne s’agit pas simplement de donner des ordres ou d’imposer des actions mais aussi de stimuler la réflexion du cheval. En lui présentant des défis ou des situations à résoudre, on encourage le cheval à utiliser son esprit pour trouver des solutions par lui-même.’’
Diversifions les stimuli de façon progressive afin d’apporter une certaine variété dans la routine. Ne rien apporter de nouveau n’est pas le meilleur service à rendre à notre cheval. L’article ‘’Comment les patrons aident votre cheval? de la série BÂTIR LA CONFIANCE explique comment engager votre cheval mentalement avec des patrons tout comme l’importance de changer certains patrons et façons de faire afin de ne pas créer un cheval robot qui n’est pas connecté et ne pense pas car il est sur le pilote automatique.
Un parfait exemple d’un cheval robot. Le cheval d’une copine qui depuis 3 1/2 ans va du box au manège dont la porte est voisine de son box. Matin et soir depuis tout ce temps il va du box au paddock et vice versa toujours par la même route. Il doit tourner un angle de 90 degrés dans l’écurie puis le reste est en ligne droite. Il ne voit rien d’autre que le manège que je dis ‘’aseptique’’ car vide de tout stimuli, même pas d’autres cavaliers, et la route pour le paddock. Alors voilà qu’un jour en revenant au box lorsqu’il a dû négocier son angle de 90 degrés, j’étais penchée dans l’allée à rincer un seau et il m’a littéralement renversée par terre et continué sa route comme si rien n’était arrivé. Il y avait pourtant amplement de place pour lui. Le personnel en fut stupéfait. J’ai été estomaquée…… et triste de voir un cheval qui n’a jamais vu autre chose qu’un seul parcours qu’il exécute comme un automate.
Lyne nous rappelait dans un article récent que si nous laissons un peu d’initiative au cheval c’est incroyable ce qu’il peut accomplir. Elle nous rappelle que le développement mental consiste en 3 phases importantes:
1. **Encouragement de l’initiative** : En laissant le cheval trouver ses propres solutions, on développe sa capacité à prendre des décisions et à agir de manière indépendante. Cela peut renforcer la confiance et la compréhension mutuelle entre le cheval et l’humain.
2. **Développement cognitif** : Cette méthode stimule l’intellect du cheval, favorisant une relation d’apprentissage plus profonde et plus durable. Le cheval devient un partenaire actif plutôt qu’un simple exécutant.
3. **Relation de confiance** : En permettant au cheval d’explorer et de comprendre par lui-même, on renforce la confiance mutuelle. Le cheval apprend à compter sur ses propres capacités tout en sachant qu’il peut se fier à son cavalier-cavalière pour un soutien et une guidance bienveillante.
Une philosophie qui responsabilise notre cheval. Deux autres pensées de Lyne sur ce sujet.
Katie Boniface et Sarah Gallagher d’Equestrian movement aux USA nous portent à réfléchir avec cette pensée. ‘’En récompensant le comportement désiré avec des traites ou le relâchement de la pression, nous offrons la réciprocité et la reconnaissance pour les efforts fournis par notre cheval. Ceci augmentera son désir de participer et encouragera sa coopération continue’’.
Nous sommes toujours à la recherche du BON VOULOIR chez notre cheval donc tentons de développer leur motivation intrinsèque d’être avec nous. Cette vidéo de Niky Robert démontre 2 de ses chevaux venir vers elle avec enthousiasme. Ce bon vouloir est facilitateur pour l’apprentissage car la motivation intrinsèque est au rendez-vous.
BRAIN WORK
Un concept qu’on appelle en anglais ‘’brain work’’ (travail du cerveau) prend de plus en plus de place dans les écrits. C’est basé sur la notion que dans la nature les chevaux utilisent plus leurs neurones que dans la vie domestique. Ne serait-ce que pour trouver la nourriture, parfois abondante en été et beaucoup moins accessible l’hiver dans notre pays le Canada. Tout comme chercher les points d’eau, les meilleurs endroits pour brouter, les abris lors des intempéries de même que de protéger les poulains et le troupeau des prédateurs etc…
Un des pionniers de ce concept Dr. Andrew Hemmings de Grande Bretagne, un EQUINE SCIENTIST a beaucoup étudié le cerveau des chevaux afin de mieux comprendre comment ils pensent, ce qui motive leurs comportements. Ceci afin de faciliter leur entraînement. Tout comme Ralf Helmut Stammsen, docteur en éthologie et en zoologie qui a abondamment publié sur les capacités cognitives et émotives des chevaux. Et Léa Lansade qui a si bien décrit tout le savoir ‘’lire’’ des chevaux quand ils voient leur humain. Notre cheval analyse très bien les incongruences entre notre comportement et notre intérieur émotif.
Le site web anglophone www.brainworkforhorses.com donne plusieurs exemples de développement mental du cheval. Il y a même des instructeurs et des cours en ligne disponibles afin que nous peaufinions nos habiletés.
Depuis quelques années on s’intéresse plus à cette sphère du développement de nos chevaux. Certes que la sphère physique et émotive sont depuis longtemps étudiées et on commence à s’attarder à leur développement mental.
Je comprends toutefois que nous pouvons avoir des réticences quant à l’utilisation du ‘’clicker’’ qui est une des méthodes utilisées par ces instructeurs. Je n’utilise pas le clicker mais dois avouer que leur philosophie de ‘’brain work’’ est toutefois fort intéressante.
Les avantages lorsque notre cheval travaille son mental : du plaisir!
a) pour le cheval
- Procure une détente chez le cheval car la sécrétion d’endorphine est sollicitée quand le cheval travaille son cerveau et résout un problème. Le ‘’lick & chew’’ va suivre toute résolution de petit problème. L’article ‘’L’importance du ‘’Lick & Chew’’ de la série PARTENARIAT AVEC LE CHEVAL explique ce concept.
- Propose des défis au niveau mental pour votre cheval.
- Stimule les sens un peu comme dans la nature lorsque les chevaux étaient sauvages et qu’ils avaient à trouver des réponses à leurs défis : rechercher de nourriture, protection des prédateurs, etc.
- Les 4 photos qui suivent illustrent bien ce concept. J’ai présenté 2 plats à Indy et lui ai demandé de mettre un pied dans chaque plat. Premier essai, les 2 pieds dans le même plat et elle pourlèche un peu.
Je la remercie et attend avant de lui redemander un pied dans chaque plat donc de déménager son pied gauche dans le plat à sa gauche.
Quand elle a compris ma demande elle a pourléché abondamment.
- Stimule le cheval au niveau intellectuel car il doit penser pour résoudre les problèmes auxquels il est confronté. Plus on donne des responsabilités à notre cheval et qu’on le micro-gère moins plus on contribue à son développement mental. Et comme disait Tom Dorrance plus on honore sa dignité.
- Certes que ça augmente sa confiance en lui-même.
- Ça développe leur créativité car parfois ils nous donnent une réponse tout à fait inattendue. Je me rappelle une fois ou j’étais à la porte du manège pour en sortir et qu’Indy a reculé un peu pour aller se mettre perpendiculaire devant un cheval au montoir. Elle savait pertinemment que ce cheval ne restait pas en place quand sa cavalière montait. Elle avait compris la cavalière qui disait à son cheval ‘’ne bouge pas’’. Évidemment le cheval ne comprend pas le négatif et a compris de …. bouger….L’article ‘’Soyons ambassadeurs du ‘’OUI’’ de cette série sur RESPONSABILISER SON CHEVAL explique bien ce concept.
- Chez un cheval blessé, on peut l’occuper mentalement puisqu’il ne peut pas travailler et souvent même pas sortir au paddock.
- Gabi Neurohr a un programme qu’elle a développé suite à un hiver où le manège extérieur était tout à fait impraticable et qu’elle n’avait pas de manège intérieur. Elle s’est mise à penser à différents exercices à faire avec ses chevaux : 77 Weather games. Ce sont tous des exercices qui demandent peu de matériel et peu d’espace. Ils engagent le processus de pensée de ses chevaux lesquels doivent solutionner de petits problèmes, répondre à certaines demandes tout en développant l’attachement. Une des tâches à faire c’est de s’asseoir et lire un livre, donc ne rien faire. Il est fort intéressant de voir ce que les chevaux en liberté viennent faire.
L’agilité équine est aussi une discipline qui allie le développement mental de notre cheval tout comme le processus décisionnel quand il négocie les divers obstacles des parcours. L’article ‘’L’agilité équine une discipline accessible à tous’’ de la série PARTENARIAT AVEC LE CHEVAL décrit cette discipline.
b) pour l’humain
- Vous avez aussi du plaisir!
- Renforce le lien entre le cheval et son humain car on passe du temps ensemble sans faire un travail physique tels la monte et même le travail à pied.
- L’humain apprend à mieux connaître son cheval car son temps est passé à l’observer et non à agir ou à lui demander de travailler. Tout ceci aiguise le sens d’observation du leader.
- Certes que ça stimule votre ingéniosité car vous vous creusez les méninges afin de trouver des choses à faire à votre cheval.
CONCEPT DE ’’FREE SHAPING’’
Ce qu’on appelle ‘’free shaping’’ (modelage libre) ie qu’on laisse le cheval découvrir ce qu’il peut faire avec divers objets ou lors de diverses situations lorsque nous sommes au sol. Il y a moins d’exemples en selle mais j’y ai adapté le concept de cavalier passager. Contrairement à notre temps habituel avec eux où on les organise, leur dicte les comportements à atteindre. Le but est de développer leur créativité et de développer leur goût du jeu.
Il est important de réaliser que certains chevaux moins confiants sont moins à l’aise d’avoir des choix et préfèrent parfois notre directivité tout comme ceux qui n’ont pas un instinct de jeu (play drive) très développé.
Puisque le cheval est entièrement libre on peut avoir des surprises autant on a un cheval qui ose bouger ou jouer, autant on peut avoir un cheval réticent, inquiet qui reste quasi figé sur place. Je me rappelle d’Aramis, en liberté dans le manège avec Indy et un autre cheval. Il a été figé pendant 22 minutes quand il a vu une de mes amies venue me visiter. Elle s’était assise sur la banquette près de la porte du manège et Aramis était inquiet face à cette inconnue. Indy plus curieuse et plus confiante est allée voir la dame puis Aramis s’est détendu.
Ce concept permet à notre cheval de se comporter comme il le ferait si on n’intervenait pas. Il est fort intéressant de voir notre cheval penser et tenter de trouver des solutions aux défis proposés.
Comment s’y prendre
- Introduire doucement tout article nouveau
- Bien observer votre cheval pour tout signe d’inquiétude : nez, oreilles, posture
- Puis le laisser explorer l’objet
- Pas besoin de le diriger, juste l’observer
- Ne pas aider le cheval
- Ne parlez pas pour ne pas le déranger, le déconcentrer
- Si vous êtes à cheval on n’intervient pas, on demeure au neutre tel un cavalier passager.
- Une autre façon de voir ce concept de ‘’free shaping’’ est d’encourager le cheval à adopter un comportement en donnant une friandise ou à utiliser le ‘’clicker’’ suite au bon comportement. Je ne détaille pas cette technique dans ce texte car quoique la méthode est utilisée, voire acceptable; je ne l’utilise pas.
Quelques exemples
1. La nourriture
Le cheval doit faire des efforts pour trouver sa nourriture s’il est au paddock ou pour l’accaparer quand on place la nourriture pour qu’elle soit difficile d’accès. Dans les système de PADDOCK PARADISE ET TRACK SYSTEM on éparpille le foin et le cheval doit se déplacer et chercher le foin.
Plusieurs sites s’intéressent à ce sujet afin de prolonger le temps où le cheval cherche sa nourriture un peu comme dans la nature où les chevaux broutent quasi 16 hres par jour en bougeant un peu. L’utilisation de filets à foin a certes étiré le temps où le cheval ingère son foin mais ils bougent peu. On les voit changer de filet et c’est certes, en partie, pour combler ce besoin de mobilité et aussi pour exercer leur leadership. Dans la nature on dit que le cheval bouge toujours un pas à la fois en broutant.
Par contre il faut faire attention avec les objets ci-haut si on a un petit cheval. J’ai déjà vu une vétérinaire mettre une photo d’un cheval qui avait quelques dents de la mâchoire inférieure prises dans un trou de la boule rouge.
2. Le baril
Laisser le cheval jouer avec le baril, le rouler avec son nez, ses pieds, tenter de le mordiller etc.
Black joue avec le baril.
3. La toile (bâche)
Un des objets où le cheval peut jouer à le mordiller, le secouer, piétiner dessus. Les bâches semblent intéresser les chevaux et stimuler leur esprit du jeu. Black a un instinct de jeu fort développé et joue avec tout ce qu’on lui présente.
4. Le ballon
Tout comme les objets cités plus haut, le ballon est souvent une source de jeu pour le cheval. Puis quand le ballon roule et reste pris quelque part il est intéressant de voir certains chevaux tenter de le récupérer. Indy va même placer le ballon dans le coin du manège quand on a fini de jouer.
5. Des boites diverses, matelas, etc
6. Obstacles à traverser
7. Des jouets
8. L’eau
Ma jument Indy adore l’eau et quand elle a la chance elle patauge et se baigne à son goût.
9. Indy au Horse Lovers weekend à Upper Canada Village
Pendant 9 ans Indy a été l’ambassadrice d’équitation éthologique à cet événement annuel. Elle a gagné l’unique privilège de se promener en liberté avec cordelette autour du cou tout comme en selle avec ou sans bride.
Pour s’y préparer je me suis promenée partout dans le village à ses côtés afin qu’elle explore partout à sa guise avant d’y aller en selle sans bride. Il y avait 10,000 visiteurs en 3 jours et je ne pouvais me permettre aucun incident. Certes que j’ai mis en pratique le concept de ‘’free shaping’’ tout comme le concept de ‘’sentinelle’’. L’article ‘’Le concept de sentinelle’’ de la série BÂTIR LA CONFIANCE décrit bien ce concept. Ce qui m’a le plus surpris c’est qu’elle n’entrait jamais dans les maisons, s’arrêtait d’elle-même à la porte et semblait écouter les discours des gens qui présentaient les divers métiers. A la sucrerie elle savait qu’on y fabriquait des friandises sucrées et souvent on lui en a offert mais elle n’entrait jamais. Et je n’ai jamais eu à intervenir.
FREE SHAPING & CAVALIER PASSAGER
Maintenant pensons à adapter ce concept de ‘’ free shaping’’ avec le concept de ‘’cavalier passager’’ et on a des surprises de voir notre cheval explorer, essayer, s’amuser et même oser alors que nous sommes en selle. L’article ‘’Le jeu du CAVALIER PASSAGER et du CHEVAL MENEUR’’ de cette série sur RESPONSABILISER SON CHEVAL explique bien la technique du cavalier passager.
Ainsi on voit notre cheval négocier les obstacles rencontrés avec confiance ou au contraire, éviter les obstacles, en faire le tour pour ne pas les négocier.
Quelques exemples avec ma jument Indy qui est plutôt confiante, curieuse et plus enjouée quand je suis en selle que lorsque nous sommes au sol.
Jouer avec le ballon.
Tout comme dans le manège quand on joue avec le ballon, je suis passagère et ne dirige jamais Indy.
Aller sur le piédestal
La baignade
Indy adore l’eau alors je n’ai pas besoin de l’inciter à y aller mais je dirais plutôt que je dois diminuer ses ardeurs quand on est en selle. Alors que nous étions à marcher sur le bord de l’eau elle est spontanément entrée plus loin. Elle a passé beaucoup de temps à pourlécher l’eau puis est allée encore plus loin que sur la photo. Là je dois avouer que je suis intervenue car je ne voulais pas qu’elle se mette à nager, je ne suis pas des plus solide et confiante sans selle. Elle a bien obéi et on est revenues patauger sur le bord de la plage.
Première visite de la grotte à Horseland
Indy a été invitée à inaugurer la grotte à Horseland. Alors je m’y suis rendue en selle et me suis arrêtée à une des deux ouvertures et ne lui ai rien demandé. Voilà que Indy a regardé et écouté car il y a de la musique de Halloween puis elle a osé explorer à son rythme bien calmement.
Première vue du crocodile à Horseland
Lors de notre 3e visite à Horseland il y avait un nouveau petit étang avec un gros crocodile vert sur le bord de la plage. Oh boy!… la madame pas des plus confiante et voila que ma belle Indy est allée se mettre le nez dessus réalisant que le tout était en plastique. Elle est habituée au patron ‘’ touches-y’’ quand on voit quelque chose de nouveau. Quoique je ne lui ai pas demandé d’aller le toucher, elle y est allée d’elle même. Pas de photo à l’appui.
Parades
Indy adore les parades. Elle en a fait 47 jusqu’à maintenant. Je crois et même en suis certaine qu’elle réalise qu’elle est admirée par les foules enthousiastes. Plusieurs parades elle est le seul cheval monté. Elle s’auto-régularise au niveau du rythme de croisière et je n’ai jamais à intervenir. Quand je la laisse aller visiter les spectateurs, je la vois regarder en arrière et si le char allégorique approche, elle reprend sa marche réalisant qu’elle risque d’être ‘’en retard dans la parade’’. Elle est toujours demeurée au pas sans que j’intervienne.
Travail avec les vaches
Indy a été élevée pendant 4 ans dans une immense vallée de 12 km avec une trentaine de chevaux et autant de vaches.
Lors de cliniques avec les vaches lors des jeux, je n’interviens pas car elle sait mieux que moi comment agir pour ne pas les effrayer lorsque nous devons les déplacer. Un excellent exemple de ‘’ cavalière passagère’’ et de ‘’ free shaping’’. Alors que je disais au horseman ‘’ Indy ne regarde pas ce qu’elle fait’’, lui de me répondre ‘’ elle sait fort bien ce qu’elle fait, si elle les regardait ça serait trop de pression et les vaches se sauveraient’’.
A chaque fois Indy ne perd jamais ses vaches.Une autre occasion où mon cheval a été mon professeur.
JOUER ET SURTOUT NE PAS ÊTRE CONSTAMMENT DIRIGÉ,MICRO-GÉRÉ C’EST IMPORTANT POUR NOTRE CHEVAL!
AMUSEZ-VOUS!
❤️🐎🤠❤️🐎🤠❤️
Note de Lyne
Encore merci Denyse pour cet excellent article
L’essentiel à retenir de cet article est l’importance d’adopter une approche plus ludique avec votre cheval, tout en préservant l’aspect éducatif. Cela vous aidera à maintenir votre cheval dans un état de réflexion plutôt que de le laisser basculer dans son instinct de survie.
Dans le cadre de la compréhension des chevaux, le “besoin de jeu” fait référence au désir instinctif d’un cheval de s’engager dans des comportements ludiques, qui peuvent inclure des interactions avec d’autres chevaux ou l’exploration de leur environnement. Ce besoin est essentiel pour leur bien-être général, car le jeu contribue au développement des compétences sociales, de la coordination physique et de la stimulation mentale. Les chevaux qui ont un fort besoin de jeu sont souvent plus curieux et agiles, et ils peuvent adopter des comportements plus positifs dans leurs interactions avec leurs cavaliers ou d’autres chevaux. Comprendre cet aspect du comportement équin peut améliorer l’entraînement et renforcer la relation entre l’humain et le cheval.
Passionnément cheval 🐎❤️