Pure liberté!

Approfondir la communication

J’ai eu l’immense privilège de faire un stage de ‘’PUR LIBERTY’’ au Costa Rica avec Andrea Wady (Andrea est retournée vivre dans son pays natal la Grande Bretagne), d’autant plus privilégiée que j’étais la seule inscrite au stage.

Andrea est reconnue avec Elsa Sinclair des USA auteur du film TAMING THE WILD pour leur concept de ” Pur liberty’’. Elsa et Andrea sont aussi l’auteur du film TAMING WILD PURA VIDA racontant leur traversée du Costa Rica d’ouest en est avec des chevaux émotionnellement traumatisés.

Ultérieurement j’ai suivi son cours en ligne sur ce même concept.

Andrea a beaucoup observé les chevaux à leur état naturel au Costa Rica , les mustangs aux USA et Dartmoor poneys en Angleterre. En 2022 elle a fait un documentaire sur les Dartmoor poneys avec Callie Rae King de CRK Training des USA.

Dartmoor poneys qui vivent en liberté en Angleterre

Elle nous amène à un niveau plus avancé et je dirais surtout plus subtil de ce que je connaissais du travail en liberté, lequel est basé en grande partie sur les concepts de pression/relâchement donc obéissance évidemment très alliée au ” bon vouloir “. Certes que le cheval peut nous quitter et nous ne devons pas aller le chercher, il a le droit de partir. Pat Parelli nous le démontre très bien quand il nous dit ‘’lorsqu’on enlève le licol, il ne nous reste qu’une seule chose, la VÉRITÉ’’

Tout comme Lyne qui nous rappelle l’importance du  ” bon vouloir “.

Toutefois, dans le travail de liberté souvent si le cheval ne se soumet pas à nos demandes lors de la liberté eh! bien on l’éduque,  en le remettant au travail à la longe afin de solidifier et peaufiner les assises. Une façon de faire tout à fait acceptable car cela explique plus en détail au cheval ce à quoi on s’attend de lui et ce dans un climat de confiance. C’est le principe EFFORT si nous n’avons pas la bonne réponse.

Pour moi, ce principe est utile pour des choses importantes telles la remorque, la douche mais quand je pense à jeux en liberté Andréa nous enseigne que liberté ça veut dire AUCUNE OBLIGATION et surtout pas de pression mentale. Ouf! Ça s’est venu brasser mes émotions, mes croyances de même que mes habitudes et façons de faire et j’ose dire, même mes apprentissages en horsemanship auprès d’une vingtaine de horsemen/horsewomen fort expérimentés et réputés. D’autant plus frustrant que ma jument Indy est confiante en elle-même. Elle me regarde souvent en voulant dire  ” tu veux vraiment que je fasse ça?’’. Ce qui me surprend toujours, c’est qu’en public parmi la foule elle est exemplaire, voire surprenante, certes très consciente qu’elle est admirée. Je peux humblement vous avouer que dans le manège, si nous sommes seules je n’ai pas toujours cette participation de sa part. S’il y a des cavalières en selle, elle participe très bien (évidemment des cavalières à l’aise avec Indy en liberté). Une  “showgirl’’ cette demoiselle.

Ces photos du Horse Lovers weekend a Upper Canada Village ont paru à plusieurs endroits. Indy en liberté parmi une foule de 3,000 spectateurs. Ci-dessus, Indy a en route pour ouvrir la parade avec un uni-cycliste qui faisait le tour d’elle tout en étant suivie d’une calèche tirée par 6 chevaux avec clochettes bruyantes. Ci-dessous, lndy a fait toute la parade parmi ce brouhaha, en liberté alors que j’étais derrière elle, menée par la voix et la queue ( je n’ai pas eu besoin de la queue et presque pas la voix). Elle était en synchronisme avec moi et les autres chevaux, calme et détendue, très consciente qu’elle était admirée car la foule avait beaucoup de ‘’ah’’. Merci à Farrah Green des USA de m’avoir poussée à me préparer pour ces événements.

Andrea a quelque peu bifurqué du modèle de pression par phases et relâchement. Jamais elle oblige le cheval à revenir; elle n’utilise donc pas le désengagement des postérieurs ou autres techniques de rappel ou de ‘’join up’’ pour que le cheval revienne à elle. Il n’y a donc AUCUNE conséquence si le cheval quitte. Elle recherche un cheval qui désire se connecter à elle et jouer avec son humain. Si le cheval s’intéresse à quelque chose, elle fait de même tout comme s’il est inquiet et regarde au loin (synchronisme inversé). C’est le cheval qui lui dicte la marche à suivre, la vitesse avec laquelle on interagit. C’est le principe du synchronisme inversé où l’humain est le miroir du cheval. L’article 6  Être le miroir de son cheval : synchronisme inversé de cette série APPROFONDIR NOTRE COMMUNICATION décrit ce concept. Tout comme l’article Concept de la sentinelle la série BÂTIR LA CONFIANCE où cette fois c’est le cheval qui se synchronisme à son leader. Andrea nous parle de la valse du synchronisme où chacun son tour va se synchroniser à l’autre mais en liberté c’est de l’ordre de 80 même 90% synchronisme inversé.

Andrea nous enseigne que d’être dans le moment présent conduit à une certaine magie. Votre rythme cardiaque et respiratoire est en synchronisme avec ceux du cheval.

On laisse tomber la pensée, extrêmement difficile car notre ‘’boîte à poux’’ est constamment active. Elle nous démontre que lors du toucher, notre main est ressentie comme une veine qui amène la vie entre vous deux. C’est un ‘’feeling’’ inexplicable. Une jument avec qui j’ai eu le privilège d’exploiter cette relation m’a soutiré quelques larmes plusieurs fois dans la semaine.

Andrea cite le livre de Eckhart Tolle ‘’THE POWER OF NOW’’ (Le pouvoir du moment présent) et dit que c’est le meilleur livre pour entraîner un cheval quoiqu’il n’y ait aucun cheval dans le livre. Tout est dans notre façon d’être!

Jerry Williams des USA m’avait démontré qu’un cheval pouvait se coucher sur demande sans aucune cordes utilisées ni de membres pliés, car s’il ne se soumettait pas, les demandes deviendraient plus insistantes juste par le fait que le LEADER RESTERAIT PLANTÉ LÀ et ne CÉDERAIT JAMAIS. Ce leader ne lâchant pas; la pression mentale dans ce cas est TRÈS FORTE car un NON ne serait pas accepté.  La simple présence physique de l’humain qui se place à côté du cheval sans lâcher prise résulte en un cheval qui se soumet car il n’a pas le choix; c’est alors plus de l’OBÉISSANCE que de le BON VOULOIR.

James French, de la Grande Bretagne est à l’autre extrême de ce continuum; il réussit à faire détendre une multitude d’animaux, même sauvages, en s’accroupissant et se  ” vidant l’esprit ” si je peux dire afin de laisser de la place pour que l’animal se connecte à lui. Son cours the TRUST TECHNIQUE est tout à fait fascinant.

La technique de Pure Liberté d’Andréa Wady

Elle parle de notre relation habituelle avec nos chevaux : nous sommes souvent pressés, n’avons pas beaucoup de temps pour observer ni vraiment étudier les réactions chez notre cheval. Afin d’entrer en communication avec lui, de gagner sa confiance, nous devons RALENTIR, prendre le temps de le regarder, de le RESSENTIR, mettre de l’attention sur ce qu’il aime, comment il apprend et comment il interagit : ceci transformera notre relation avec notre cheval. C’est ce à quoi on réfère quand on parle de partenariat bienveillant.

Et je dirais apprenons à écouter notre cheval.

Nous sommes souvent à la recherche de résultats rapides. Que manquons-nous pendant ce temps? Pourquoi ne pas ralentir et être plus ensemble? Nous contrôlons beaucoup en ce qui concerne la vie de nos chevaux : quand est-ce qu’ils sont nourris, quand ils sortent, entrent, avec qui ils vivent et ce qu’ils font quand ils sont avec nous. Nous nous préoccupons de leur bien-être, ils sont soignés mieux que bien des humains, leur équipement est excellent et bien ajusté, leur régime alimentaire souvent étudié avec parcimonie et leurs soins vétérinaires, ostéopathiques, maréchalerie, acupuncture etc…nec plus ultra.

Mais il faut se demander ‘’ qu’y a-t-il pour le cheval dans tout ça? Quelles sont ses priorités, ses goûts? Si nous faisions les choses différemment? Leur donnerions-nous plus de choix?

​Je veux changer/améliorer ma relation avec mon cheval

Imaginez créer un lien avec votre cheval où vous le connaissez et le comprenez mieux, un lien spécial. Pensez à créer une relation où le cheval est content de vous voir pour vous même et non pour la bouffe ou les gâteries.

Que voulez-vous créer? Ressentir? Des moments où vous êtes en harmonie, que vous partagez de bons moments ensembles. Cet apprentissage ne sera pas toujours facile, vous aurez des hauts et des bas, des frustrations de même que des moments fort émouvants.

La pure liberté n’est pas de tout changer ce que vous faites avec votre cheval mais de développer votre partenariat avec des expériences enrichissantes; plus de communication et j’ose dire moins de contrôle. Ce qu’on recherche c’est que chaque expérience devienne significative pour vous deux, une façon de voir et de faire.

Le chemin est plus important que la destination.

Un des premiers horsemen rencontrés dans ma formation, Larry Stewart instructeur Parelli 5* m’avait dit ceci : ‘’always think of what’s in it for the horse?’’. Une phrase que je n’ai jamais oubliée et que je cite encore plus de 16 ans plus tard “tu penses toujours à ce que ça rapporte au cheval ? La relation avec notre cheval est habituellement beaucoup basée sur nos demandes même si nous prenons notre temps et sommes polis avec eux.

Andréa nous amène à porter plus attention sur ce que notre cheval apprécie, aime, ses habitudes. Elle nous invite à prendre notre temps et surtout de ne rien faire avec notre cheval : juste d’être là, ne rien faire, ne rien demander. Essayez ça, vous serez surpris!

Lyne nous enseigne que le temps non exigeant (undemanding time) soit de passer du temps avec son cheval et ne rien lui demander aide à établir un meilleur partenariat, une relation de confiance et une connexion enrichie avec son cheval. Ma propriétaire d’écurie a adopté 2 fjords norvégiens de 10 et 11 ans, sauvages, jamais manipulés par l’humain sauf le mâle qui a été castré…… On ne pouvait pas leur toucher alors on s’assoyait sur un seau renversé dans leur grand box individuel et ne faisions RIEN, RIEN eh! oui RIEN et ce, pendant des heures et des heures. Que respirer profondément, faire du ” lick & chew ”  et graduellement ils nous ont approchées. Certes que ces heures à ne RIEN FAIRE ont été des heures où nous avons toutes les deux créé un lien.  ” Ne rien faire “ comme m’ont dit bien des horsemen/women c’est faire beaucoup.

Certes que ces deux chevaux m’ont enseigné l’importance d’attendre que le cheval soit prêt. Pour la femelle cela a pris presque deux mois avant qu’on puisse lui toucher la tête.  Avec elle nous avons dû commencer par l’arrière-main et aller vers l’avant car elle ne nous voulait pas qu’on s’approche de sa tête. Ceci a toutefois créé un lien très fort. En revenant de 8 jours de vacances pendant les Fêtes quand les fjords au paddock m’ont vue ils se sont empressés de venir à ma rencontre tout surpris de mon apparition. Indy était déjà à la porte de la clôture car je m’étais connectée à elle par intention.

L’article Le pouvoir de l’intention de la série APPROFONDIR NOTRE COMMUNICATION explique bien ce concept d’intention. Les fjords étaient plus loin mais se sont empressés de venir. Le lien créé est fort; ces chevaux ne sont pas montés, je ne fais que jouer avec eux, au box et au paddock. J’apporte toutes sortes d’objets afin de les habituer à autre chose que des chevaux, le foin et la nature. Ils ont rapidement appris qu’un seau blanc apporte de la nourriture, leurs suppléments vitamines et minéraux mélangés à un peu de grain. Ah! qu’ils sont intéressés quand ils voient des gens avec un seau.

Le horseman très réputé Alois Podhajsky résume bien cette relation dans cette célèbre phrase.

Andrea nous rappelle que le cheval agit avec nous suite à une motivation intrinsèque ou extrinsèque. Le cheval qui se présente à la clôture, voire qui appelle pour qu’on aille le chercher au pré, ça c’est une motivation intrinsèque à moins que ça soit pour la nourriture. Quand Indy voit mes deux copines aller chercher leurs chevaux au paddock pour une randonnée et qu’elle se présente à la porte de son paddock c’est une motivation intrinsèque, elle veut venir. Alors que lorsque Aramis se présente c’est pour son grain car il est âgé, quelque peu édenté et je dois lui donner du grain au box sinon il se ferait voler par les fjords.

La pression/relâchement tout comme la nourriture sont des motivations extrinsèques.

Une fois les fjords introduits avec ma jument Indy au paddock (je vous épargne les longues démarches) eh! bien quand je me pointe dehors, regardez ce que j’ai à mon arrivée…… le cœur me fend. C’est une motivation intrinsèque car je ne les nourris pas sauf donner du foin le soir. Ah! que j’ai pensé à ce que j’ai appris avec Andrea et elle m’a “coachée” quelquefois quand j’avais des questions. Ces mois assise sur un seau dans chacun leur box a porté fruit : ‘’qu’y a-t-il au programme aujourd’hui?’’.

Ne vous inquiétez pas la clôture est maintenant électrifiée; il a fallu les apprivoiser au fil électrique car les filets à foin et l’eau sont près de la clôture, même que l’eau est dans un coin car elle dessert deux paddocks. Au début ils ne buvaient pas ni ne mangeaient pas aux filets ayant peur de l’électricité.

La liberté est un cadeau que nous offre notre cheval; parfois c’est frustrant pour nous mais ce que notre cheval nous donne librement c’est gratifiant.

Nous devons apprendre à être plus avec eux. Ce n’est pas basé sur la performance mais on apprend ce que notre cheval aime, apprécie, comment il se connecte à nous. C’est une conversation qui établit un lien très solide entre le cheval et son humain, Notre cheval est toujours prêt à ce que nous changions nos façons de faire afin d’être plus calmes, plus connectés.

Nous, humains, devons apprendre à RALENTIR, RALENTIR ET RALENTIR, à vivre le moment présent. Nous devons nous arrêter, respirer plus lentement, s’ancrer les pieds au sol (grounder). Le stress de notre quotidien ça ne préoccupe pas votre cheval ni devrait venir perturber son bien-être.

Tout comme les éléments de confiance, Andrea dit que le cheval a 5 endroits où il peut diriger son focus. Elle utilise le même acronyme que celui pour la confiance : ATTELÉ

A= apprentissage

TT= troupeau

E= eux-mêmes

L= leader

E= environnement

Le toucher de la main est toujours fort important pour faire la connexion avec son cheval. L’article 5 Comment vous connecter à votre cheval? de la série sur le PARTENARIAT explique bien ce qu’implique le toucher de la main. C’est aussi utilisé pour diminuer le stress chez son cheval car quand il baisse la tête pour toucher la main, la sécrétion d’adrénaline diminue pour laisser place à l’endorphine.

Photo : Patrick King Horsemanship

EXERCICES AFIN D’AMÉLIORER LA CONNEXION AVEC SON CHEVAL

1. OBSERVEZ VOTRE CHEVAL AU PADDOCK

Tous les horsemen nous incitent à prendre du temps pour s’asseoir dans le paddock ou proche afin d’observer le troupeau et particulièrement notre cheval. C’est donc le moment pour l’humain de suivre et se concentrer sur son cheval et non le contraire.

Matthias Geysen de France amène ses chevaux en alpage (photo ci-bas) et nous rappelle que c’est rare que l’on prenne le temps de s’asseoir, ne rien faire et observer notre cheval sans cellulaire, livre, musique, juste être là à les observer. Nous avons toujours mille raisons pour se justifier de ne pas prendre le temps de s’asseoir, rien faire et observer notre cheval. Il dit que nous devons outrepasser cette phase afin d’être plus en lien avec le rythme de notre cheval. Il nous suggère de faire cet exercice quotidiennement pour 5 minutes et augmenter le temps jusqu’à 1 heure. Il nous taquine en disant que nous aurons toujours l’excuse que nous manquons de temps mais que nous avons le temps d’utiliser le téléphone, l’ordinateur, de regarder la TV ou d’aller souper avec les amis.

Quand vous vous approchez de votre cheval n’y allez pas en ligne droite mais en zigzag ou en arc et reculez un peu (pas trop sinon vous donnez à votre cheval l’impression que lorsqu’il vient vers vous vous le quittez en reculant) dès qu’il pointe son oreille proximale sur vous.

Ne le regardez pas directement dans les yeux.

Quand vous vous approchez n’oubliez pas de prendre contact par le toucher des naseaux avec le dos de votre main. Le cheval devrait vous toucher en premier; il va souvent expirer quelques fois avant de vous toucher. C’est le bonjour du cheval.

Photo : Jonathan Gauthier/One Stop Media

Quand on a intégré les deux fjords dans le grand paddock avec ma jument Indy, la propriétaire ou moi s’assoyait sur une chaise à les regarder brouter. A la moindre inquiétude, ils revenaient à elle ou à moi. On ne leur demandait RIEN.

N’oubliez pas de passer du temps à ne RIEN FAIRE avec votre cheval de sorte que son temps passé avec vous n’est pas uniquement axé sur le travail.

Gabi Neurohr dans son programme 77 Weather games, 77 choses à faire avec notre cheval quand les conditions météo sont exécrables et qu’on n’a pas de manège. Gabi nous invite à passer du temps à ne RIEN FAIRE et OBSERVER nos chevaux sans rien leur demander. Intéressant de voir comment ils réagissent, viennent à nous par curiosité, pour se faire caresser, gratter. Et parfois juste à nous regarder.

2- PRENEZ INTÉRÊT DANS CE QUI INTÉRESSE VOTRE CHEVAL

Prenez le temps et faites l’effort d’être à côté de votre cheval au paddock et de porter attention à ce qui attire son attention.

• Si le cheval regarde quelque chose ou quelque part, faites de même. C’est le concept du synchronisme inversé. L’article cité plus haut explique bien ce concept.
• S’il sent quelque chose, sentez-le aussi.
• S’il touche un objet quelconque, touchez-le-vous aussi.
• S’il broute du gazon, penchez -vous et faites semblant de brouter en tirant l’herbe avec vos doigts.
• Quand je mets des objets dans le paddock où sont les fjords eh! bien je les observe regarder les objets, s’en éloigner, puis s’en rapprocher et parfois les ignorer. Je manipule plus le mâle alors il est rendu à me suivre près des objets et en liberté va les “toucher”.  Le  patron ‘’touches-y’’ est super utile. L’article Touches-y ou touches-y pas! de la série Bâtir la confiance explique bien ce concept.

Quand votre cheval broute ou regarde quelque chose, après un certain temps, vous pouvez faire un bruit verbal pour attirer son attention et changer son focus sur vous. Mais pas trop souvent sinon c’est l’humain et non le cheval qui gère la rencontre.

Vous pouvez toucher votre cheval, le caresser et gratter tout doucement son garrot. Si vous le brossez allez-y avec douceur et même qu’Andrea nous suggère de ne pas le brosser car à ce moment on est souvent plus centré sur la tâche que sur le cheval.

Essayez d’avoir un “oui ” et acceptez un “non” quand vous lui demandez de vous suivre.

3- SYNCHRONISME INVERSÉ

Alors qu’habituellement on demande au cheval de se synchroniser avec nos pas, maintenant c’est à son humain d’imiter exactement les pieds de devant de son cheval suivant la vitesse de même que la direction : c’est le synchronisme inversé. A l’arrêt, vous notez sur quel pied il repose le plus de poids et vous savez que le pied opposé sera le prochain à bouger. Surveillez où le cheval regarde et écoutez ce qui se passe dans cette direction car où vont ses yeux, ses pieds iront. L’article Le synchronisme inversé de cette série APPROFONDIR NOTRE COMMUNICATION explique bien ce concept.

Photo : Lors de sa première parade Indy a eu un moment soit d’inquiétude ou de curiosité. Mon rôle était de l’imiter, de regarder où elle regardait tout en étant détendue, rênes lâches.

C’est l’humain qui met son focus sur son cheval et non vice-versa. C’est la première étape de la connexion, puis le leader peut à un moment donné lui demander de se synchroniser avec lui. A ce moment, on se connecte par un toucher de la main et parfois en plus, un  ” click ” verbal peut être nécessaire. A vous d’établir le son ou le mot pour demander que le focus du cheval revienne à vous. C’est la valse du synchronisme.

Il est TRÈS IMPORTANT que chaque code/son que vous utilisez veuille dire qu’une seule chose.

4. SURVEILLEZ  L’ENVIRONNEMENT

Quand vous êtes avec votre cheval au paddock ou lors d’une randonnée, d’une marche dehors regardez où votre cheval concentre son attention pour l’accompagner. Quand il broute, prenez les devants de temps à autre et regardez partout autour afin de lui signifier que vous êtes la sentinelle et que vous vous occupez de surveiller l’environnement afin d’assurer sa sécurité pour qu’il puisse brouter en paix.

Le concept de sentinelle est important pour notre cheval. Ce concept est décrit dans le texte Le concept de la sentinelle de la série BÂTIR LA CONFIANCE.

Récemment lors d’une randonnée d’hiver avec deux amies, un coyote au loin a traversé la piste devant Lili. Lili s’est arrêtée et Angela a regardé dans la direction où le coyote se dirigeait et quand Lili fut rassurée, elle a continué sa marche. Quand Indy, en 2^e position, est arrivée vis-à-vis des pas où le coyote avait traversé la piste, elle aussi s’est arrêtée, a même renâclé un peu. Tout comme elle j’ai fait un tour d’horizon l’imitant et puis elle a continué sa route. Il est important dans ses circonstances que le cheval sache qu’on est conscient de leur inquiétude.

5. OÙ VOTRE CHEVAL AIME-T-IL ÊTRE GRATTÉ?

Andréa tout comme Gabi Neurohr, Lyne et Andy Booth nous incitent à gratter notre cheval vigoureusement près du garrot et attendre pour voir où votre cheval préfère être gratté. Il ne faut pas y aller avec douceur mais avec vigueur. Votre cheval vous indiquera où il aime être gratté et certes que vous gagnez des points à le gratter.

Depuis quelques années il est reconnu dans le monde équestre que de taper vigoureusement notre cheval suite à une belle performance de sa part n’est pas du tout apprécié par notre cheval. Les ” tapes” sont appréciées entre humains prédateurs mais pas entre les proies ni entre prédateur et proie. Aux derniers jeux olympiques des cavaliers ont été réprimandés pour ce comportement. Caresser, gratter est apprécié par notre cheval.

6. LA PATIENCE ET LA CONSISTANCE

Rien de plus sécurisant pour mon cheval que son humain soit à la fois patient et aussi consistant dans ses attentes, façons de faire.

Les chevaux adorent ce qui est prévisible car ça les sécurise. Ils ont souvent de la difficulté avec les changements de routine. Les chevaux sont reconnus pour être néophobes. Toutefois on se doit de varier suffisamment afin de garder leur intérêt.

L’article Comment les patrons aident votre cheval de la série Bâtir la confiance explique l’importance de ce concept.

Prenons le temps d’observer notre cheval afin de mieux comprendre ses besoins, ses craintes et ses désirs.

Photo : Pat Parelli dit espérez beaucoup, acceptez un peu et récompensez souvent.

7. UTILISONS LES TECHNIQUES APPROPRIÉES AFIN DE BÂTIR LA CONFIANCE

Les 16 articles de la série BÂTIR LA CONFIANCE décrivent en détail comment développer un cheval confiant. Certes que c’est un processus parfois long mais qui en vaut grandement la peine autant pour mon cheval qui ne perd pas d’énergie à  être inquiet et pour la sécurité de son leader.

8. UNE MARCHE ÉNERGÉTIQUE

Votre corps est détendu, vos bras lâches, votre respiration profonde. Vous tentez de connecter votre esprit à votre corps et à ancrer vos pieds solidement au sol. Ceci aide votre cheval à être plus connecté à son leader. Toujours le récompenser par des arrêts, des périodes de grattage.

Photo : Pete Rodda des USA m’aide à pratiquer la marche énergétique.

Une expiration de votre part devrait provoquer l’arrêt chez votre cheval ou au moins une diminution de son allure.

Nous devons être clairs dans notre langage corporel; c’est extrêmement important pour votre cheval. Ils ont appris à nous ignorer car nous sommes peu éduqués dans ce domaine. Notre attitude corporelle doit être neutre quand on ne demande rien.

On active un peu notre énergie pour signifier au cheval qu’on va lui demander quelque chose. Une énergie accrue dirigée vers le cheval le fera bouger. Plus notre  “drive’’ sera efficace, plus l’aspiration le sera aussi.

9. N’OUBLIONS PAS L’INTENTION alliée au langage corporel.

Utilisez l’intention et votre langage corporel avant le toucher quand on parle de liberté pure. L’intention est un atout puissant et souvent sous-utilisé dans la communication avec notre cheval. L’article “Le pouvoir de l’intention’’ de  la série APPROFONDIR NOTRE COMMUNICATION explique ce concept en détail.

Plus nous utilisons l’intention, plus notre langage corporel pourra être subtil.

Évidemment pour utiliser l’expression de Lyne et Andy Booth, quand on éduque on montre au cheval à céder à la pression du toucher. On ne peut pas éduquer un cheval par la liberté pure car le cheval dicterait tout. Ils ont besoin de leadership et de lignes directrices sinon ça résulterait en un monstre selon plusieurs horsemen/women…. Mais on se doit aussi leur donner du temps où ils peuvent s’exprimer et nous indiquer ce qu’ils apprécient, ainsi on apprend à mieux les connaitre.

Le toucher de la main toujours important pour créer la connexion.

Pour créer du mouvement, vous mettez une énergie accrue, focus très centré sur où vous voulez aller.

DES POINTS DANS LA BANQUE ÉMOTIVE

Andrea tout comme Matthias Geysen, Céline Legaz de France et plusieurs autres parlent du compte en banque émotive; ils explorent l’harmonie avec le cheval et l’humain où chacune des expériences accumule des points dans le compte lesquels influenceront les interactions futures.

Le leader tente donc d’accumuler le plus de points possibles.

Les chevaux lèchent et mâchouillent quand ils se détendent.

Si le cheval vous regarde un peu, donnez-lui de l’espace, bougez quand il bouge.

Retirez-vous juste un peu quand il vous accepte avec un regard ou une oreille. Autant on demande à notre cheval de ne pas envahir notre territoire, autant nous devons accepter de ne pas envahir le sien. Toutefois on ne doit pas lui donner l’impression qu’on le fuit ou qu’il nous chasse.

C’est le début d’une conversation humain/cheval. Chaque cheval est différent : autant Poney le fjord voulait s’approcher et aimait se faire caresser/gratter partout autant Indy était distante au niveau du toucher au début. Elle a été sauvage 4 ans de temps et la 5^e année peu de contacts avec les humains. Elle apprécie maintenant les gratouilles et d’être caressée.

On ne veut jamais mettre le cheval dans le mode de survie, soit des 3 F: FIGHT, FLIGHT OR FREEZE.

Bagarre-fight : oreilles dans le crin, queue qui fouille fortement, cherche à vous mordre, ruer, cabrer

Fuite-flight : cheval se sauve, en liberté il se pousse, c’est la fuite.

Figer-freeze : catatonie, cheval n’est plus là, c’est ce qu’on appelle gel dysfonctionnel voire la catatonie.

DES NOTIONS IMPORTANTES

Il est important de lire tous les petits signes les plus subtils. Les chevaux communiquent par le langage corporel.

La chose la plus importante: la RELAXATION. Attention de ne pas trop faire de demandes car ça incite la déconnexion.

Soyez passifs 80% du temps; 20% du temps leadership passif.

Quand vous demandez quelque chose c’est avec votre langage corporel et votre intention.

Si vous dirigez votre énergie vers le devant des épaules le cheval reculera ou sur l’arrière train le cheval désengagera le postérieur. Éventuellement lorsque vous améliorerez votre langage corporel vous pourrez avoir des mouvements latéraux autant par le DRIVE que l’ASPIRATION mais en toute subtilité.

L’intention c’est fort puissant, projetez une image claire de ce vous désirez. L’article ‘’Le pouvoir de l’intention’’ de cette série APPROFONDIR NOTRE COMMUNICATION décrit ce concept.

On cherche à créer plus de “oui’’ que de “non’’ soit de stimuler l’intérêt du cheval à participer,

Vous pouvez créer des codes verbaux ou des sons pour obtenir certains mouvements ce qui vous aidera lorsque le cheval est en liberté. Par exemple pour le pas, le trot, le galop, le reculons, le ‘’whoa’’, tourner à droite, à gauche etc.

Il est très important qu’un code tout comme un mot n’ait qu’une SEULE SIGNIFICATION pour notre cheval. L’article ‘’Comment établir une conversation bilatérale entre l’humain et son cheval’’ de cette série sur APPROFONDIR NOTRE COMMUNICATION, explique bien ce concept.

Le travail en liberté pure aidera évidemment en selle car la connexion entre humain et cheval sera très forte.

ATTENTION AUX CLICS, CLICS, CLICS RÉPÉTITIFS! Une mauvaise habitude que nous avons de répéter, répéter les ‘’clics’’.

Des horsemen/women qui ont façonné le parcours d’Andrea et qui méritent grandement d’être étudiés, Andrea a eu le privilège de travailler avec ces personnes.

Honza Blaha de la République tchèque, un maître très réputé du travail en liberté

                            Site web: linefreecollection.cz   

David Lichman, instructeur Parelli 5* aux USA reconnu au niveau international pour son travail en liberté

                            Site web: davidlichman.com

Anna Marciniak de la Pologne

                              Site web: www.onehorselife.com

Mark Rashid des USA. Mark a fait sa marque avec l’art martial Aikido afin d’avoir une meilleure maîtrise de son corps et surtout d’être “soft’’. Il est l’auteur de plusieurs livres.

                             Site web: www.markrashid.com

James R. Shaw de la Californie, USA

                           Site web: www.ridefromwithin.com

Elsa Sinclair d’Oregon, USA auteur du fascinant documentaire ‘’Taming the Wild’’ où elle démontre comment elle a débourré un mustang sauvage.

                           Site web: www.equinclarity.org

Andrea et Elsa ont aussi fait le film TAMING WILD PURA VIDA (disponible sur Viméo) qui raconte leur traversée à pied du Costa Rica d’ouest en est avec des chevaux endommagés émotionnellement. Le périple a changé de façon drastique les émotions de ces chevaux qui ont appris à faire confiance à l’humain.

                         Site web : HORSEANDCOUNTRY.TV

Dr Jenifer Zeligs , une auteure fort réputé dans le comportement animal. Son livre Animal Training 101: The Complete and Practical Guide to the Art and Science of Behavior Modification est dispendieux mais contient des informations fort valables.

                           Site web : animaltraining.us

Personnellement je n’hésite pas à ajouter

James French de Trust Technique. James nous amène à un niveau de communication avec notre cheval qui est tout à fait exceptionnel

                          Site web : trust-technique.com

Linda Kohanov, mondialement reconnue pour ses livres de même que son travail avec les chevaux.

                       Site web : www.eponaquest.com

Lits Mitten Ryan de la C-B au Canada. Elle est reconnue pour son travail en liberté avec le troupeau de même qu’une autorité fort réputée pour nous démontrer le pouvoir de guérison des chevaux.

                      Site web: www.equinisity.com

Andrea Wady est aussi l’auteur du livre CROSSING BRIDGES publié à l’été 2022 où elle raconte son cheminement et changement de cap par rapport aux chevaux de même que son périple à travers le Costa Rica avec des chevaux émotivement endommagés.  Le livre décrit le périple du film ci-haut cité.

Son livre a gagné le premier prix dans sa catégorie Meilleur film international, non fiction au FESTIVAL EQUUS FILM & ARTS en Californie à l’automne 2022.

Note de Lyne

Travailler son cheval en pure liberté est une expérience émotionnelle profonde et transformative, tant pour le cavalier que pour l’animal. Cet instant privilégié est le témoignage d’une confiance mutuelle et d’une compréhension profonde, où les barrières physiques et les contraintes sont levées pour laisser place à une communication pure et sincère.

L’humain ressent une connexion intense, un sentiment de liberté partagée qui transcende les mots. C’est une danse harmonieuse où chaque geste, chaque regard échangé renforce le lien unique qui unit le cavalier à son partenaire.

Cette pratique illustre parfaitement l’importance de l’attention aux émotions et aux mouvements, permettant une maîtrise et une synchronisation remarquables entre deux êtres. La joie, la fierté, mais aussi un profond respect pour l’animal, sont des émotions, reflétant l’essence même du travail en liberté : une quête d’équilibre et d’harmonie où l’humain et le cheval évoluent ensemble, libres et connectés​.

Merci Denyse pour cet excellent article.

Passionnément cheval !

Lyne Laforme xxx