Évitons l’empilement des éléments déclencheurs en écoutant mieux votre cheval!
Dans le 9e texte COMMENT DÉVELOPPER LA CURIOSITÉ DE VOTRE CHEVAL? de la série BÂTIR LA CONFIANCE, j’explique en détail les façons de procéder afin d’encourager la curiosité dans le but de développer la confiance et le courage de votre cheval face à une multitude de stimuli. On éduque son cheval pour qu’il réfléchisse avant de réagir et de bouger les pieds afin qu’il réponde calmement aux divers stimuli qui lui sont présentés.
Lyne exprime très bien ce concept dans cette phrase.
La relaxation, 6e texte de MON CHEVAL EST-IL DÉTENDU? de la série BÂTIR LA CONFIANCE est aussi un concept fondamental à développer afin d’atteindre nos buts. Lorsque l’endorphine est sécrétée, le cheval est beaucoup plus détendu donc pas animé par son besoin de fuite. De même, le 13e texte sur le TREMPAGE dans la série PARTENARIAT explique l’importance de prolonger la phase de relâchement afin d’encourager la détente et ainsi favoriser l’assimilation et la rétention de l’information. Je vous conseille fortement de relire ces trois articles avant de poursuivre avec la lecture du texte qui suit car les concepts cités dans ces articles sont pré-requis afin d’éviter l’empilement des éléments déclencheurs.
On recherche toujours la détente chez notre cheval. Lorsque nous sommes au sol, les 3 façons de leur demander de baisser leur encolure sont par :
- le ‘’toucher de la main’’ tel que démontré par Lyne
- la traction sur le nœud de la courte longe
- la pression sur la nuque
Sans oublier
- le ralentissement de notre respiration tout en n’oubliant pas d’expirer : surtout ne pas retenir son souffle
- une posture de détente, les pieds bien ancrés au sol
- une voix calme
Une fois ces bases bien acquises chez notre cheval, en selle il nous reste notre posture de détente, une respiration lente et si nécessaire la pression sur la nuque pour demander une baisse d’encolure. Plusieurs cavaliers(es) chantent car ça aide à expirer ce qui favorise la détente. J’utilise aussi la voix car je dis à Indy et ses compagnons de randonnée, ‘’ce sont des chiens, des cavaliers, un VTT’’. Pour moi c’est important de dire à notre cheval que nous sommes conscients de leur inquiétude ou de leur curiosité et que nous avons aussi évalué que nous sommes en sécurité surtout que nous avons fait des excursions dans une multitude d’endroits différents et inconnus en plus de 46 parades où les stimuli sont parfois ahurissants. L’exemple qui me vient à l’idée c’est lorsque nous sommes en randonnée et qu’on entend un cheval au loin appeler; habituellement c’est un cavalier seul sur un cheval inquiet. Pour Indy élevée à l’état sauvage pendant 5 ans dans une immense vallée avec prédateurs en C-B un cheval qui appelle est un cheval en détresse. Indy regarde toujours dans la direction des cris et je lui dis toujours ‘’ce cheval est inquiet et son cavalier s’en occupe’’. Surtout ne pas utiliser de négatif tel ‘’ ce n’est pas un loup ou un ours’’ car comme nous rappelle souvent Warwick Schiller, le négatif ne passe pas, tout ce qui reste c’est le mot : PRÉDATEUR! Il en est de même en télépathie et l’intention, le négatif n’existe pas, le cheval retient le mot et non le ‘’ce n’est pas’’. Il est aussi important que nous regardions où le cheval regarde afin de lui démontrer que nous sommes une sentinelle fiable.
Certes qu’on peut aussi demander avec les rênes tout en s’assurant de ne pas tirer pour contrôler notre cheval. On se doit d’attendre, après l’exposition à tout stimulus inquiétant, les signes de relaxation chez notre cheval avant de poursuivre nos activités ceci afin de respecter le principe confort/effort, inconfort/pas d’effort.
- descente de l’encolure soit la décontraction
- relâchement de la mâchoire
- cheval mâchouille et se lèche les lèvres (lick & chew)
- cheval expire fort
- clignotement des paupières
- bouche et front détendus, pas plissés serrés
- absence de plis sur les paupières
- yeux centrés sur le leader et pas dans la ‘’ brume’’
- ‘’cock a foot’’ soit relaxer sur 3 membres, un sabot sur la pince.
N’utilisons pas les rênes pour contrôler notre cheval
Puisque j’ai mentionné les rênes ci-haut, je crois important de parler de certains concepts et de laisser Lyne peaufiner le texte. Dans ma formation classique malgré les excellents entraîneurs je n’ai pas vraiment appris à développer mes chevaux mentalement et émotionnellement je dois humblement avouer que j’avais les mains fortes……..… Bien malheureusement pour mes chevaux. Puis il y a 15 ans j’ai rencontré un horseman exceptionnel lors d’une clinique avec Poney le fjord de ma propriétaire qui était tout à fait incontrôlable. Il avait appris à utiliser sa force contre les cavalières et attachez votre tuque (expression québécoise 😀) car quand il déguerpissait au grand galop, eh! bien il s’arrêtait à la porte de son paddock. Certes que ça voulait tout dire, le paddock était son “sweet spot’’. Un stage où j’ai eu malgré l’expérience de vie de mes 60 ans la larme à l’œil 4 jours de temps : mais j’avais compris le message. Ce fut ma première expérience où j’ai réalisé que :
- JE DEVAIS CHANGER SI JE VOULAIS QUE PONEY CHANGE.
- LE HORSEMANSHIP C’EST L’ÉDUCATION DE L’HUMAIN QUI ÉDUQUE SON CHEVAL.
Ce horseman a provoqué un CHANGEMENT MAGISTRAL chez moi. J’ai continué ma formation en équitation éthologique où je devais prouver être capable de faire un exercice avec rênes détendues avant d’avoir la permission d’utiliser un peu de contact, ce que les anglais appellent le FREESTYLE ou FREE RIDING. Sans parler de la préparation à pied avec mon cheval tant à la longe qu’en liberté. UNE RÉVOLUTION dans ma façon de faire et de penser. Poney a radicalement changé, il est devenu très léger. Il a été monté dans le manège, tête nue, pendant les dernières années de sa vie, tout comme ma jument Indy. Je ne dis pas que le “sans rênes’’ est un pré-requis mais certes que ça m’a appris à ne pas les utiliser pour contrôler mon cheval. Les horsemen/women m’ont enseigné comment développer mes chevaux émotionnellement et mentalement et non seulement au niveau physique ce qui les rend plus sécuritaires.
L’excellent cours “monter sans bride” de Lindsey Partridge de Harmony Horsemanship en Ontario m’a beaucoup aidé à avoir confiance en mes chevaux car avant de parler des rênes elle nous parle de développement mental et émotif de nos chevaux. Tout comme Farrah Green, présidente de l’International Horsemanship Association, avec qui j’ai eu l’immense privilège de vivre pendant quelques mois. Elle m’a encouragée à développer la confiance chez Indy et je dois avouer qu’avec l’âge je suis moins téméraire. Et c’est Farrah qui m’a encouragée à écrire suite à mes expériences au “Horse Lovers” weekend à Upper Canada Village en Ontario où Indy a été leur ambassadrice d’équitation éthologique pendant 8 ans.
Andy Booth lors de ses vidéos hebdomadaires du dimanche a récemment publié deux vidéos qui ont fait réfléchir mes copines, évidemment moi de même. Le premier est que monter avec un cordelette devrait être pré-requis à la monte avec les rênes. Whew!!! Le second, Andy nous démontre le pas et le trot assis sur son cheval avec les bras croisés sur sa poitrine. Tout pour nous démontrer ‘’arrêtons de contrôler nos chevaux avec les mains serrées sur les rênes car certes que ça ne contribue pas à inspirer ni à développer leur confiance. Les entraîneurs nous le rappellent souvent: le regard, le nombril pointé dans la direction où nous voulons aller, les jambes et après tout ça les mains. Pat Parelli nous le répète : EYES, BELLY BUTTON, LEGS then HANDS.
Note de Lyne : le travail à cheval comme Andy et moi-même et plusieurs autres bons Horsemen(women) le faisons est le fruit d’une relation solide et bien établie lors du travail à pied. Rien ne s’improvise! Au départ, il y a un travail en rênes détendues où le cheval apprend à se concentrer (la demande) sur l’assiette, le regard et les jambes. Les rênes (mains) deviennent un support (correction de la demande) si le cheval ne comprend pas et relâcher au moment où le cheval exécute. Le cheval apprend dans le relâchement !
Pourquoi parler de ça maintenant? Eh! bien nous parlerons de comment aider nos chevaux à faire face à des stimuli bien calmement. Certes que si le cheval a la mâchoire prise dans un étau, il ne pourra pas être détendu et calme car il ressentira notre crainte pour ne pas dire notre peur.
Les Horsemen(women) nous rappellent que “DEUX RÊNES POUR COMMUNIQUER, UNE RÊNE POUR CONTRÔLER soit la FLEXION LATÉRALE ou le “PULLEY REIN’’.
Certes que ces notions fort importantes nous aident à mieux agir lors des différents stimuli que nous présenterons à notre cheval.
Poursuivons notre sujet ⏬
J’ai aussi souvent mentionné dans mes textes qu’une multitude d’entraîneurs condamnent avec vigueur la technique de ‘’flooding’’ soit d’inonder son cheval de sorte qu’il ne réagisse plus correctement car il devient soit ÉTEINT ou TRÈS RÉACTIF : deux conditions que nous voulons éviter à tout prix. Comme je dis ‘’s’il n’y a plus rien entre les deux oreilles’’ au point d’être catatonique c’est une bombe en devenir ou bien complètement ‘’cinglé’’ donc très réactif. Deux situations fort indésirables.
Parfois ce n’est pas une multitude de stimuli mais par exemple attacher son cheval et le laisser se débattre jusqu’à ce qu’il abandonne, complètement épuisé mais pas pour autant plus confiant ni éduqué. Il a appris que tous les mécanismes de résistance et de fuite n’ont pas été efficaces et il abandonne ou devient encore plus réactif.
Il est extrêmement important de préserver l’état émotif de notre cheval, de ne pas le rendre passif, déprimé, anxieux, agressif ou éteint. On cherche à développer un cheval curieux, attentif et désirant collaborer avec son leader. Les chevaux sont extrêmement puissants et ne doivent jamais utiliser leur force contre nous, raison pour laquelle le partenariat est un concept fort important à développer avec notre cheval. Guillaume Morissette résume bien la situation dans son excellent livre LE MANÈGE, quand il dit que le cheval est massif comme une montagne, mais vulnérable comme une fleur.
Quand on éduque notre cheval à développer sa curiosité vis-à-vis des stimuli et à ne pas les craindre, il est important de ne pas accumuler les situations inquiétantes sans s’assurer que le stress-o-mètre soit très bas suite à chacune des situations sinon on contribue au phénomène qu’on appelle l’empilement des éléments déclencheurs.
Il est important de se rappeler qu’un élément de stress peut être quelque chose de
- physique tel un exercice trop difficile pour la préparation de ce cheval.
- mental tel un exercice que le cheval ne comprend pas.
- émotif où le cheval a peur.
Hannah Weston et Rachel Bedingfield décrivent très bien ce concept d’empilement d’éléments déclencheurs dans leur livre CONNECTION TRAINING, The Heart and Science of Positive Horse Training. Warwick Schiller, Paulette Evans de même que plusieurs horsemen réputés en parlent de plus en plus dans leurs écrits.
L’empilement est une séquence d’événements inquiétants pour le cheval et suite à chacun de ces événements, il n’y a pas toujours eu une détente suffisante, voire complète. Il est resté lors de chacune de ces occasions, un petit “quelque chose’’ de stress, l’endorphine n’étant pas suffisamment sécrétée. On a eu l’impression que tout allait bien mais non, le cheval est demeuré toujours un peu inquiet. Souvent c’est parce que nous allons trop vite d’un stimulus à l’autre surtout chez un cheval introverti où il est difficile de lire son état d’âme. Il n’y a pas suffisamment de relâchement qui dans ce cas veut dire ESPACER LES STIMULI et LAISSER BAISSER L’ADRÉNALINE après chaque stimulus.
Remarquez que l’adrénaline n’a pas que des effets négatifs. Quand on a un exercice exigeant, un parcours ou un concours quelconque une certaine dose d’adrénaline va aider le cheval à bien performer car si je peux dire ça donne du gaz à la machine : c’est la potentialité de ses capacités. Mais il est important que cette adrénaline ne soit pas une adrénaline d’anxiété mais de performance.
RALENTISSEZ! RALENTISSEZ! ET ENCORE RALENTISSEZ!
Si le cheval ne rencontre qu’un seul élément stressant il parvient à gérer la situation assez bien mais quand ceux-ci s’accumulent, eh! bien on risque des problèmes car souvent il reste un peu d’inquiétude, de stress suite à chaque stimulus; ce stress s’accumule.
Un exemple, en randonnée vous rencontrez des skieurs de fond et tout va bien, puis d’autres skieurs et tout va bien puis encore des skieurs et tout va bien puis la 4e fois, votre cheval explose. Et pourtant c’est la seule fois où il n’y avait qu’un seul skieur. Vous aviez l’impression que tout était revenu au calme mais ce n’était pas le cas. Votre cheval était d’apparence calme mais l’apparence peut être fort trompeuse surtout chez un cheval introverti.
Chaque situation où le cheval est craintif même si on travaille la relaxation, il y peut souvent rester un peu de stress. Si on ajoute un autre stimulus puis un autre stimulus, eh! bien le cheval peut devenir complètement inondé. Il ne pourra probablement pas réagir correctement et réagira de façon exagérée au prochain stimulus. Et pourtant ce n’est pas toujours la première fois qu’il voit ce stimulus mais aujourd’hui, il a été exposé à d’autres stimuli avant et le stress s’est accumulé de façon insidieuse, voire sournoise.
Eric St-Arnault parle de ‘’ stress-o-mètre’’ et dit que chaque élément inquiétant , stressant, angoissant et même alarmant, non complètement traité contribue à faire monter l’aiguille du stress-o-mètre. Finalement un ‘’ Xe’’ élément stressant même si c’est le même élément, devient un élément déclencheur. Comme on dit, le vase a débordé.
Des cavaliers parfois se demandent pourquoi leur cheval a tant réagi à un stimulus habituellement plutôt anodin. La raison est souvent que le cheval a déjà le ressort au maximum alors ce petit stimulus augmente la potentialité émotive et il réagit fortement.
Il est donc important de ne pas demander à son cheval des tâches difficiles l’une à la suite l’une de l’autre sans période d’arrêt, de relaxation complète car ça contribue à l’accumulation de stress non résolu. Il faut attendre les signes de détente.
Sinon au prochain stimulus vous aurez une réaction exagérée.
Ces concepts sont fort importants et je dois avouer que ce ne sont pas des sujets adressés régulièrement dans la plupart des milieux. Comme je dis souvent les chevaux sont développés au niveau physique, un peu au niveau émotif car notre sécurité est en cause mais très peu au niveau mental.
Une copine me disait récemment ‘’mon cheval est OK en autant qu’il n’a pas plus de deux éléments stressants car au 3e il devient très réactif’’. Et curieusement comme elle me disait c’est que si ce 3e élément stressant en premier, il est tout à fait acceptable pour son cheval.
C’est le cas typique de la personne qui nous dit ‘’mon cheval est habituellement OK quand il voit le gros ballon qui est toujours dans le coin droit du manège, mais aujourd’hui……ouf! Il a réagi+++’’, Et oui ! car cette fois elle revenait d’une promenade sur la propriété; ce cheval de manège pas trop habitué dehors est entré dans le manège qui est normalement son “sweet spot’’ en étant plus inquiet que d’habitude; il a paniqué en voyant le gros ballon qui pourtant est toujours dans le même coin du manège.
Morale de cette histoire, il est très important que le cheval se détende le plus possible après un stress afin de favoriser la relaxation la plus complète. Sinon, l’aiguille du stress-O-mètre sera élevée et plus le cheval sera réactif lors du prochain stimulus.
Un incident suite à une série de retraits de stimuli réconfortants
Un concept important c’est qu’un stimulus inquiétant pour un cheval n’est pas toujours un ajout de stimulus mais peut aussi être le retrait d’un élément sécurisant, tel le départ de chevaux dans l’exemple qui suit.
Récemment une jeune cavalière a été projetée contre le mur du manège. C’est un cheval de 13 ans monté exclusivement à l’intérieur. Ce jour-là, 3 personnes étaient à pied à promener leurs chevaux dans le manège pendant la leçon de la jeune dame. Puis une à une , ces personnes ont quitté le manège toujours en avisant de leur sortie. Quand la 3e personne est sortie, le cheval monté a paniqué et cabriolé. Certes qu’il avait démontré des signes d’inquiétude, possiblement subtils, mais ils n’ont pas été adressés sauf que d’être contrôlés par les rênes.
Personne n’avait réalisé que suite au départ de chaque cheval, le cheval monté avait perdu une à une ses sentinelles, éléments de confiance. Quand le 3e cheval est sorti, il a pris panique. C’est un parfait mais malencontreux exemple d’empilement d’éléments déclencheurs.
De plus, dans le cas ci-haut ce ne sont pas les stimuli comme tels qui ont inquiété le cheval monté mais plutôt le retrait un à un d’élément sécurisant qui a provoqué son inquiétude. Nous ne sommes pas portés à penser à la suppression d’un stimulus réconfortant comme étant une source d’inquiétude pour le cheval.
Il en est de même lors de stages lorsqu’on nous demande de ne pas laisser un cheval visiteur seul au box dans l’écurie quand on quitte pour le manège. Les chevaux étant en visite ont déjà un élément de stress et si un à un les chevaux partent ça contribue à augmenter leur stress. C’est un élément que j’ai travaillé avec Indy de sorte que partout où je vais, je la laisse seule en lui disant que tout est OK que je vais revenir. Évidemment on commence par quelques minutes à la fois, en augmentant graduellement et elle peut même être seule dans l’écurie toute une nuit. Je laisse toujours quelque chose qui m’appartient près du box. Elle est à l’aise car elle se couche.
L’exemple qui me vient à l’idée c’est lors de parades. J’ai beaucoup travaillé ce concept avec Indy avant nos premières parades car la sécurité de tous était en jeu. Je ne suis pas aussi habile ni brave qu’avant sans compter que je ne voulais pas d’incidents et encore moins d’accidents. Lors des 46 parades que nous avons faites, j’en ai vu de toutes les couleurs……. C’est une occasion rêvée pour mettre en pratique ce concept d’éviter l’empilement des éléments déclencheurs car des stimuli il y en a à la centaine et on ne peut pas toujours quitter le lieu de parade puisqu’il y a du monde partout en plus des chevaux parfois nerveux, calèches, chars allégoriques, camions de pompier et autos de police avec gyrophares et sirènes sans parler du public parfois très exubérant. En plus, dans tout ce brouhaha ça ne serait pas facile de se rendre à la remorque si notre cheval devenait trop inquiet. La relaxation est primordiale à obtenir tout le temps et on doit avoir pratiqué avant et ne pas attendre le jour de la parade.
Une belle photo de ma jument Indy prise à Horseland, un parc équestre avec de multiples obstacles simples et parfois complexes. Lors de notre première clinique de Mountain Trail, Indy a démontré qu’elle avait bien maîtrisé le pont roulant avec moi au sol et que nous étions prêtes à le faire en selle. Même que suite à l’approbation de l’instructeur pour négocier l’obstacle en selle, je l’ai refait quelques fois à pied en envoyant Indy devant moi. Elle était donc la sentinelle et n’avait pas besoin de moi à ses côtés pour être confiante. Ainsi, suite à cet obstacle, nous avons continué à évoluer vers un prochain obstacle.Ma jument était très détendue et j’évitais ainsi d’accumuler d’éléments déclencheurs.
Note de Lyne : L’important avant d’aller vers un autre obstacle, c’est de vous assurer que les signes de relaxation soient présents
Plus nous mettons ce concept en pratique, plus notre cheval est confiant. L’an dernier Indy a été invitée à Horseland pour inaugurer les 4 nouveaux éléments qu’elle n’avait jamais vus : ville de New York, lac avec un immense crocodile, rivière Colorado puis la grotte. Nous nous sommes promenées, en selle, calmement dans chacun de ces éléments : Indy avait la tête basse, détendue tout en étant curieuse.
Je l’ai laissée aller explorer d’elle-même en la dirigeant que très peu ( jeu du passager). Ainsi elle allait à la vitesse qu’elle voulait et surprise elle a même trotté dans la rivière. Une période d’arrêt après chaque obstacle et encore du jeu du passager c’est-à-dire que j’ai laissé Indy aller explorer d’elle-même à son rythme sans intervenir. Elle est curieuse. Même que je dois avouer que lorsque j’ai aperçu le crocodile j’ai dû me calmer car je n’étais pas des plus confiante mais Indy est allée le toucher sans inquiétude : certes que ça ne sentait pas le prédateur. Je n’ai même pas eu besoin de lui dire “touches-y’’.
Elle ne ressentait pas de pression mais comme elle est curieuse cela l’a amenée à explorer. Elle n’avait JAMAIS VU ces nouveaux éléments.
Les photos dans la grotte ont été prises après qu’elle avait négocié les 3 autres éléments ci-haut. C’était la première fois dans tous ces obstacles. Elle y est allée bien calmement comme si elle y avait toujours été car elle était bien détendue ce qui lui a permis d’être curieuse et intéressée lors de chacune de ces explorations.
Lyne le dit bien la curiosité invite au courage.
Dans le texte COMMENT DÉVELOPPER LA CURIOSITÉ DE VOTRE CHEVAL? je parle de l’importance de développer la curiosité chez son cheval car un cheval curieux sera porté à explorer, aller voir de près, voire toucher. L’exercice “touches-y’’ est utile dans ces circonstances. L’article 7 Le patron “TOUCHES-Y’’ de la série BÂTIR LA CONFIANCE décrit bien ce patron
“Horse Lovers” weekend à Upper Canada Village en Ontario
Ce village est une réplique de l’époque des années 1860 sans machinerie ni moteur. Le cheval est à l’honneur car il est l’ouvrier principal pour une multitude de travaux de la vie quotidienne. A tous les ans, il y a un festival pour éduquer le public sur les chevaux. Indy a été invitée 8 fois dont les 5 dernières fois comme leur ambassadrice d’équitation éthologique. Elle a obtenu l’unique privilège de se promener dans le village en liberté ou en selle sans bride.
Pour réussir je l’ai évidemment très bien préparée à pied avant: elle a exploré tous les recoins du village comme sentinelle et je me suis assurée de sa détente complète avant de poursuivre notre route pour explorer les animaux de la ferme, les bâtiments ainsi que les nombreuses démonstrations sans oublier la foule de 10,000 visiteurs sur les 3 jours du festival.
Après un arrêt de 3 ans dû à l’épidémie COVID, Indy a été réinvitée comme leur ambassadrice encore cette année : tout un privilège! Les nouveaux administrateurs, lors de ma rencontre avec eux récemment, m’ont demandé comment je suis parvenue à me promener sans bride parmi toute cette foule et stimuli. Ma réponse : je me suis assurée lors de ma préparation qu’Indy soit curieuse mais pas anxieuse. Je l’ai laissée explorer partout dans le village comme sentinelle et une fois rassurée eh! bien le reste est venu facilement.
Note de Lyne : Lorsque, tout semble simple, couler de source, facile, c’est qu’il y a derrière ces performances, énormément de travail de préparation. Faire ce qui doit être fait pour réussir!
Merci Denyse pour cet article qui apporte la lumière sur différents comportements et réactions explosives ou agressives. Combien de fois j’ai entendu cette phrase “il ne m’a jamais fait ça avant ou à la maison” ne comprenant pas ces nouvelles réactions.
L’empilement des déclencheurs est la clé du problème !
Créer une relation de confiance prend du temps et une compréhension de comment le cheval apprend. Vous devez apprendre à doser, à choisir les bons exercices au bon moment. Ne pas surcharger la séance de travail. Savoir donner les pauses afin que le cheval absorbe l’information.C’est un long cheminement d’apprentissage pour les deux, le cheval et l’humain.
On dit que le chemin est plus important que la destination , c’est extrêmement vrai en ce qui concerne notre travail avec le cheval.
Passionnément cheval 🐎❤️
Lyne xxx