Développement de la sphère mentale : mon cheval solutionne des problèmes simples
Cette série d’articles est centrée sur le développement de la sphère mentale de notre cheval. Tom Dorrance, nous le dit bien. ‘’Ce que nous essayons de faire c’est d’aider le cheval à utiliser sa pensée. On tente de lui présenter quelque chose et puis on le laisse figurer comment trouver la solution’’
Gabi Neurohr d’Autriche de même que Nikky Robert de Blackjack Horsemanship et Rose-alie St-Hilaire d’Équitation simplifiée au Québec nous rappellent souvent que nous devons stimuler les neurones de nos chevaux. Nous devons nous demander comment de même que quoi faire? Nikky nous dit : ‘’ce n’est pas ton truc de développer le système cognitif de ton cheval? Muscler son cerveau pour que la tendance à réfléchir soit de plus ne plus forte? Ce n’est pas ton truc de créer chez lui l’envie de chercher, de proposer, d’être généreux et t’offrir plus que tu t’attendais au lieu d’imposer constamment des choses qu’il fait pour toi et pas pour lui ? Et bien vous privez votre cheval de développer toutes les possibilités que je viens d’évoquer
Ce n’est pas une sphère bien développée dans le monde équestre.
Vraiment? Est-ce qu’un cheval peut solutionner des problèmes? Eh oui, évidemment des problèmes simples mais qui impliquent quand même leur processus de pensée afin d’opter pour la bonne décision et ainsi développer leur sphère mentale, parent pauvre de l’équitation si j’ose dire. Plus on implique notre cheval dans notre partenariat, plus il est apte à penser et choisir la bonne option, plus il sera sécuritaire. Je considère important pour leur dignité de ne pas constamment les micro-gérer surtout quand on fait de la randonnée par exemple ou lorsqu’on voyage avec son cheval. Alors comment aider mon cheval à penser? Et j’ajouterais ’’à penser avant de bouger les pieds’’ et ‘’d’être curieux au lieu d’avoir peur’’comme Lyne le précise. Un cheval doit être confiant afin de pouvoir penser sinon il n’a qu’une idée dans la tête et c’est de sauver sa peau par la FUITE!
Dans la série d’articles sur BÂTIR LA CONFIANCE je me suis adressée à des stratégies à déployer afin que le cheval ne prenne pas la poudre d’escampette ou ne se mette pas les pieds dans les plats au moindre stimulus : donc à penser avant de bouger les pieds. Particulièrement, l’article sur la relaxation : ‘’Votre cheval est-il détendu? de même que ceux sur l’habituation (despook) : Comment développer la curiosité de votre cheval? et ‘’Si votre cheval hésite ou refuse face à un obstacle’’ décrivent les stratégies à adopter afin que notre cheval soit calme et détendu ce qui lui permet de penser et se concentrer sur la tâche à accomplir au lieu de penser à la fuite. Tant qu’il a peur on ne peut pas faire grand-chose car il a un peu perdu la capacité de penser sauf de penser à la fuite.
Le développement d’un cheval comporte 3 sphères étroitement interreliées :
Physique: ce que le cheval fait, comment il bouge les différentes parties de son corps.
Émotive : comment le cheval se sent par rapport à ce qui se passe. Est-il confiant ou non?
Mentale : ce que le cheval pense de ce qui se passe présentement et comprend-il bien ce qui lui est demandé?
Quand on parle de partenariat on évoque le développement mental et émotif du cheval afin qu’il devienne notre coéquipier pour bien accomplir les tâches qu’on lui demande que ça soit de traverser un ruisseau, de faire un appuyé ou tout simplement demeurer dans son rectangle imaginaire (immobilisation) pendant que l’on va chercher quelque chose pas loin. Il est donc important d’adresser le développement de la sphère mentale fréquemment sous-développée chez nos partenaires équins. Elle est étroitement reliée à la sphère émotive car si mon cheval ne se sent pas en sécurité, il n’est pas capable de raisonner et évidemment solutionner des petits problèmes ni faire face à de petits défis.
Ma jument QH Indy, élevée pendant 5 ans dans une immense vallée en C-B avec une quarantaine de chevaux et autant de têtes de bétail m’a enseigné ce principe. Oui, j’avais appris mais elle me l’a fait comprendre et vivre à plusieurs reprises. Les chevaux sauvages qui vivent constamment avec des prédateurs ont appris dès leur jeune âge à préserver leur énergie sinon la fatigue les gagnerait et à la prochaine apparition d’un prédateur et bien le risque d’être bouffé serait grand. Donc, dès qu’un prédateur apparaît, la première chose à évaluer : est-il en mode chasse? Si non, et bien on se calme le pompon. Ces éleveurs m’ont dit de multiples fois : ” les chevaux n’ont pas peur des prédateurs comme tel mais des comportements prédateurs’’.
Photo : On voit les chevaux inquiets faire la sentinelle dans la même direction; ils se sont positionnés entre le danger possible et les poulains qui sont couchés.
Suite à une attaque par un gros coyote, les chevaux sont revenus au calme tout de suite afin de ne pas gaspiller leur énergie. On m’a expliqué au ranch la signification du terme ‘’battre en retraite’’, le prédateur qui rebrousse chemin ne revient jamais sur ses proies. Autant le coyote que j’ai vu attaquer le troupeau et le troupeau se sont retournés; ni le prédateur ni les proies ont vérifié le possible retour du prédateur. Quand c’est FINI, C’EST VRAIMENT FINI.
Photo : Indy au centre, tout comme les autres chevaux du troupeau ont appris à baisser leur adrénaline rapidement dès que le coyote a rebroussé chemin.
Un fait intéressant qui démontre l’intention du prédateur. Indy n’avait jamais été dans un box avant d’arriver à l’écurie donc elle ne connaissait pas le nettoyage des allées de l’écurie avec un balai. Quoiqu’elle vive à plein temps dehors elle entre au box quand je la prépare pour jouer ou pour la monte. Voilà que la patronne un jour, peu après son arrivée, me dit “Indy a peur du balai’’. Je savais pertinemment qu’Indy n’avait pas peur du balai ayant fait de l’habituation (despook) avancé avec elle. Je lui ai démontré avec le balai qu’Indy n’en n’avait pas peur du tout. Mais quand on balaie, notre intention est claire, la poussière et les brindilles de foin par terre sont invitées, même que je dirais fortement encouragées, à aller dans le box donc dans la direction du cheval. L’intention lors de l’envoi avec les coups de balai est claire et Indy se met bien calmement car sa bulle est ‘’drivée’. Évidemment, elle a rapidement appris que l’intention était dirigée vers la poussière et non vers elle.
Lorsqu’un prédateur est présent et qu’il est en train d’évaluer ses chances, s’il évalue qu’elles sont minces, les chevaux surveillent mais ne sont pas en mode haute alerte. Plusieurs fois lors de mes randonnées et voyages avec Indy je l’ai vue s’arrêter, scruter au loin sans bouger afin d’évaluer la situation, puis continuer sa route ayant réalisé qu’elle n’était pas en danger et ce même les 3 fois où nous avons rencontré un ours…… Oui…un…. ours! Évidemment………… je n’ai pas de photos. Quand ce sont des chevreuils, orignaux, ratons laveurs, castors ou mouffettes, elle regarde sans inquiétude car ce ne sont pas des prédateurs pour les chevaux.. Elle est plutôt curieuse.
Plus je développerai un cheval brave, plus je serai en sécurité. La bravoure c’est entre les deux oreilles que ça se développe, pas par la tension exercée sur les rênes. Je dis toujours à mes copines de randonnée et de voyage ‘’la boîte de contrôle des pieds c’est bien plus puissant entre les deux oreilles du cheval que dans mes deux mains’’. Alors mon rôle en tant que leader c’est d’aider mon cheval à penser avant de bouger les pieds. Alors je me dois de lui donner le plus d’occasions possibles au lieu d’éviter tout stimulus. Les anglophones disent ‘’ expose ++++ but do not over expose’’. Je constate que les gens ont plus tendance à éviter les stimuli plutôt que d’exposer leur cheval. Je conseille parfois à mes copines d’amener leurs chevaux dehors voir le ramassage de crottin par le tracteur par exemple au lieu non seulement d’éviter le tout mais de ne pas monter dans le manège adjacent quand il se passe quelque chose dehors.
Lyne nous le rappelle à plusieurs instances, développons le courage chez notre cheval.
LES CHEVAUX ET L’APPRENTISSAGE
Il ne faut pas oublier que les chevaux apprennent vite, leur survie en dépend. Ainsi on parle d’une répétition de 4 à 7 fois pour le cheval et 21 fois pour nous humains. La mémoire musculaire est beaucoup plus rapide chez notre partenaire équin. Pourquoi? Notre cerveau est constamment bombardé d’informations, nous avons constamment plein de choses dans la tête. Cette photo que j’utilise souvent l’explique fort bien.
Le premier article ‘’ Comment les chevaux apprennent-ils? de la série APPROFONDIR NOTRE COMMUNICATION développe le concept d’apprentissage chez les chevaux.
Le désavantage d’apprendre vite c’est qu’ils apprennent aussi vite ce dont ils ne doivent pas apprendre. De là l’importance de bien les éduquer pour utiliser l’expression que j’apprécie particulièrement de Lyne et d’Andy Booth. Plus il est éduqué tôt, moins il y aura de rééducation à faire. ÉDUQUER PREND MOINS DE TEMPS QUE RÉÉDUQUER!
Il est important de garder notre cheval intéressé dans ce que nous faisons afin qu’il se centre sur cette tâche et pas autre chose de même qu’il développe un intérêt pour accomplir les tâches demandées.
Plus nous lui donnons des responsabilités, plus nous honorons sa dignité. J’aime beaucoup ces paroles de Tom Dorrance.
Et de là, ça nous appelle à se demander comment le cheval apprend. J’apprécie cette pensée d’Andy Booth.
Le cheval apprend soit par:
- Imitation : en imitant les autres chevaux surtout ceux qui sont expérimentés.
- Habituation : un stimulus inquiétant devient anodin suite à une exposition progressive ne dépassant pas le seuil de tolérance du cheval.
- essai-erreur: on dit que nos erreurs ne sont que des essais pour arriver à réussir.
- répétition : attention toutefois de ne pas répéter à outrance.
- association : en s’assurant que les stimuli ne sont pas éloignés l’un de l’autre.
- curiosité: plusieurs auteurs nous rappellent que les chevaux curieux apprennent plus rapidement que les autres car ils ont tendance à explorer, à essayer.
Et souvent une combinaison de ces façons. Quand vient le temps de solutionner des problèmes on peut rapidement constater que c’est souvent l’essai-erreur, imitation ou association plus que la répétition qui fait prendre la bonne décision au cheval.
QUELQUES EXEMPLES D’UN CHEVAL QUI RÉSOUT UN PROBLÈME
La première fois lors d’un stage de horsemanship, le clinicien nous a demandé de citer des exemples de solution de problèmes par notre cheval, je dois humblement avouer que je n’avais aucune idée de ce qu’il voulait dire. Je ne m’étais jamais arrêtée à y penser. Franchement! Mon cheval prendre des décisions, oui, avoir des opinions, oui mais de là à solutionner des problèmes. Je peux vous dire que ce horseman a eu un impact incroyable sur mon cheminement avec mes chevaux.
Chevaux en enclos l’hiver
Le seul exemple qui m’était venu à l’esprit à ce moment c’était le troupeau dans leur enclos l’hiver. Nos hivers sont de plus en plus doux et nous avons un mélange de pluie, de verglas et de neige pas toujours dans l’ordre idéal pour assurer un terrain sécuritaire. Mes chevaux vivent en extérieur à plein temps; ils ont démontré une multitude de fois qu’ils pensent avant de se déplacer. Si les conditions sont dangereuses je les vois marcher très lentement pour se rendre à l’abri par exemple. Quand j’apporte le foin et qu’ils sont à l’autre bout de l’enclos, je les observe venir bien calmement en étant très attentifs où ils mettent les pieds. Alors que je m’y promène avec des crampons sur mes bottes, aucun des chevaux a subi de blessures en plus de 40 ans. Et pourtant à tous les hivers nos vétérinaires doivent euthanasier des chevaux aux membres cassées. Quand ils vivent dehors, les chevaux apprennent à regarder où ils mettent les pieds : ils font ATTENTION!
Indy amène Aramis à la porte de la clôture
Aramis dans ses derniers temps était quelque peu ” perdu” parfois; on aurait dit certains jours qu’il était atteint d’Alzheimer léger. Il vivait à plein temps dans l’enclos et je le rentrais 2 fois par jour pour lui donner du grain mouillé car il mangeait peu de foin ayant perdu des dents. Certains jours dès mon arrivée il m’appelait pour entrer et d’autres jours il me regardait tout comme s’il ne me connaissait pas après 25 ans où je le côtoyais et en prenait soin régulièrement.
Un jour, j’ai réalisé que lorsqu’il ne semblait pas savoir pourquoi venir, Indy l’amenait à la porte de la clôture. Elle connaissait la routine. J’appelais Aramis puis allait préparer la chaudière de grain mouillé. Quelle ne fut pas ma surprise la première fois que j’ai vu les deux chevaux à la porte et que j’ai réalisé qu’Indy avait compris que Aramis devait entrer. Ils étaient TRÈS TRÈS LIÉS ces deux chevaux d’autant plus que nous avions perdu dans la dernière année leurs deux autres congénères. Non seulement Aramis était-il à la porte mais il était du côté où elle ouvrait. La journée où la photo a été prise Aramis était au fond de l’enclos dans l’abri. Indy était littéralement allée le chercher pour l’amener à la porte. J’en fus quelque peu estomaquée car je prévoyais être obligée d’aller le chercher au fond de l’enclos.
DES EXEMPLES EN RANDONNÉE
Aussi, en randonnée, quand face à une piste difficile ou des conditions enneigées, parfois glacées à certains endroits, les chevaux doivent toujours regarder où mettre les pieds. Indy avait appris ça quand elle se sauvait des prédateurs dans l’immense vallée où elle a été élevée sinon elle aurait été blessée donc incapable de se sauver rapidement. Partout où je suis allée avec elle, je n’ai jamais eu à lui montrer où marcher. Pour Poney le fjord, ce fut tout à fait autre chose, j’ai dû lui apprendre à regarder où il marchait. Dans le cas précis de randonnée, il faut penser que les chevaux qui font des disciplines sur terrain plat tel les sauteurs, chasseurs, dressage, reining etc ( disciplines western) ne doivent rarement regarder où ils mettent les pieds car le sol est égal. Parfois des barres, des sauts ou divers obstacles sont placés sur le sol mais à part ça peu de chances de se mettre les pieds au mauvais endroit pour ne pas dire dans les plats.
Lors d’une vacance avec une amie, Indy a dû vraiment penser où mettre les pieds d’autant plus qu’il y avait un fossé de chaque côté de la piste. Ma copine dont le cheval était moins habitué à ce type de terrain disait à son cheval quand il prenait une mauvaise décision ‘’ non, non pas là, suit Indy’’. D’autant plus difficile pour les chevaux : ils ont 4 pieds et ceux en arrière sont loin des yeux : leur sens de proprioception est très sollicité dans ces cas. Les proprios du site appellent cette piste la ‘’Indy trail’’. Nous ne savions pas que c’était une piste peu empruntée.
Je n’ai aucunement dirigé Indy et elle a négocié le tout avec ‘’brio’’. Certes que les chevaux élevés dans la nature sauvage ont un sens de proprioception fort développé : ça se compare à un GPS qui dit à chaque instant la position exacte du corps et surtout de chacun des 4 pieds. Ainsi en randonnée, si on doit passer entre deux arbres, le cheval sait s’il passe ou pas, tout comment le cheval sait où passer quand il rencontre un endroit difficile. Certes que parfois il oublie que les jambes du cavalier dépassent et que ce dernier doit faire attention à ses genoux.
Une autre fois, lorsqu’en vacances à un nouvel endroit, nous nous dirigions pour le lunch vers un pub à 2 heures de distance (il ne faut pas se fier aux gens, ce fut entre 3 et 4 heures de distance); nous sommes arrivées sur un IMMENSE arbre tombé directement sur la piste qui était très étroite. Mon amie a suggéré que nous retournions au campement car il était impossible pour nous de traverser avec cet arbre et tout autour la forêt était assez dense, nous étions vraiment en forêt, loin de la civilisation. Nous avions un très bon bout de trajet effectué , il faisait chaud et la bière nous attendait. Je suis descendue d’Indy, je l’ai envoyée devant moi en liberté, après avoir sécurisé le hackamore du mieux que j’ai pu (je dois dire que si elle se serait prise, elle aurait attendu sans tirer) afin qu’elle trouve une façon de contourner cet arbre; elle avait compris qu’il fallait en faire le tour et retourner à la piste. Je l’ai suivie et elle nous a tracé un chemin entre les arbres et a retrouvé la piste de l’autre côté de l’arbre. Non seulement elle avait trouvé un détour mais une fois rendue sur la piste, elle m’a attendue car j’étais plus lente qu’elle à circuler dans le bois; j’ai les jambes moins longues. Un autre exemple d’un cheval qui pense et solutionne un problème. Une fois rendue au pub, après le lunch, la fatigue nous a envahi. Nous avons eu quelqu’un pour reconduire Josée au campement et revenir avec la remorque. Les chevaux étaient contents je crois et moi AUSSI!
Puis l’hiver quand la neige tombe pesamment sur les arbres, notre chemin est parfois coupé par des branches enneigées, très basses. Je laisse à Indy la décision de traverser ou de faire un détour; je n’ai pas besoin d’intervenir. On s’arrête et je lui laisse le temps d’évaluer la situation. Ci-bas, elle a opté de passer à droite de la longue branche du milieu et nous avons très bien passé. Si vous observez bien, l’espace est plus large mais moins haut à gauche et Indy a bien évalué. Elle marche toujours lentement et même attend que je sois sortie des branches et débarrassée de la neige sur moi.
Une autre fois, elle a regardé la situation et décidé de contourner le tout par la droite. Sage décision. Certes que des cavaliers avaient passé avant que la branche plie sous le poids de la neige car on y voyait des traces mais c’était trop bas pour la cavalière. Elle avait encore une fois bien évalué la conjoncture. Intéressant dans ces cas car elle s’arrête et je la vois penser comment négocier la situation.
Parfois, le cheval doit vraiment chercher un chemin quand nous sommes les premiers à trouver un arbre tombé sur la piste.
L’hiver dernier alors que j’étais en randonnée avec Indy sur une piste TRÈS étroite nous avons vu au loin 3 cavalières qui venaient vers nous. Je n’ai pas eu besoin de dire à Indy que c’était à nous de se déplacer dans la neige, elle a pris l’initiative avant même que je lui demande en trouvant elle-même un endroit propice car le boisé était dense. Possiblement qu’elle avait aussi lu mon intention.
Et que dire du cheval qui en randonnée arrête pour attendre que les lambins s’approchent. Indy non seulement arrête d’elle-même mais elle se retourne pour regarder si tout est OK en arrière d’elle. Les chevaux s’arrêtent parfois pour déféquer et même uriner.
Puis quand Indy d’elle-même change de position pour se mettre entre ce qui inquiète parfois un cheval, parfois une cavalière. Elle les protège des chiens sur les terrains privés, des VTT, calèches et carioles. Et je l’ai déjà vu s’arrêter pour laisser passer un cheval inquiet devant elle afin de se mettre sur sa queue sachant que ce cheval est inquiet de ce qu’il y a en arrière de lui. J’ai appris à ne pas intervenir car elle sait quoi faire. Indy m’a certes enseigné à faire confiance à son jugement. J’ai été élevée dans un monde équestre de micro-gestion; il y a 16 ans j’ai été confrontée à autre façon de voir et d’agir et ce fut fort révélateur.
Dernièrement avec deux copines en randonnée, nous étions au fond d’un gros ravin prêtes à entamer la remontée. Puis arrive derrière nous une dame à cheval qui nous dit ‘’ je ne peux pas monter le ravin au pas, mon cheval va partir au galop, je ne peux pas l’en empêcher’’. Je lui ai demandée si elle voulait essayer de monter au pas et elle me dit ‘’oui je voudrais bien mais je suis incapable de le retenir avec les rênes’’. Je lui dis ‘’laissons Indy s’en occuper’’. Mes deux copines connaissaient la cavalière et l’ont rassurée, Indy ne toucherait pas à son cheval mais l’aiderait a se gérer et surtout elle resterait polie même s’il entrait dans sa bulle et venait près de ses postérieurs. Je l’ai rassurée en lui disant que son cheval serait en arrière mais de côté et non directement derrière ma jument.
Nous avons monté la côte non seulement au pas mais avec de multiples arrêts. Indy avait très bien compris la tâche à accomplir. Elle n’avait qu’à faire des signes évidents avec ses oreilles et parfois même des grimaces au cheval et il restait au pas. En plus, elle s’arrêtait très souvent, regardait le cheval et semblait attendre qu’il se calme avant de reprendre le pas. Je ne suis jamais intervenue. Nous avons monté la très longue côte du ravin AU PAS. Une première pour ce cheval. La dame m’a remercié ++++. En haut de la côte elle m’a dit qu’habituellement elle partait au galop ne pouvant retenir son cheval.
Nous avions travaillé la détente d’encolure lors de la remontée afin d’inviter la sécrétion d’endorphine. Elle a pu marcher un peu à nos côtés avant de nous quitter.Lorsque je rencontre cette cavalière sur les pistes elle me remercie toujours car elle m’explique que cet épisode a fait une grosse différence pour son cheval dans les remontées des pentes de ravins. Je lui ai expliqué l’importance de la détente d’encolure afin de favoriser la sécrétion d’endorphine.`
J’espère que ces exemples vous donneront envie de stimuler les neurones de votre cheval et lui donner le plaisir de résoudre des petits problèmes. Cela l’aidera à se sentir fier et respecté.
Mot de Lyne
Cet article nous apporte une autre façon de permettre à notre cheval de nous démontrer ce qu’il peut faire. Communiquer correctement avec son cheval est d’une importance capitale et cela prend du temps. Comme Andy le dit ” Le cheval peut comprendre si vous savez lui expliquer ” mais pour pouvoir lui expliquer vous devez le comprendre vous aussi !
Éduquer demande des connaissances ensuite vous devez les appliquer. Vous ferez des erreurs c’est automatique mais comme une erreur est un essai vous allez y arriver. L’important après analyse est de changer votre approche lorsque cela ne fonctionne pas.
Lorsque on laisse au cheval un peu d’initiative c’est incroyable ce qu’il peut accomplir. Cela fait parti du processus de l’éducation sur la partie mentale qui est souvent négligée. Voici 3 phases importantes du développement mental :
1. **Encouragement de l’initiative** : En laissant le cheval trouver ses propres solutions, on développe sa capacité à prendre des décisions et à agir de manière indépendante. Cela peut renforcer la confiance et la compréhension mutuelle entre le cheval et l’humain.
2. **Développement cognitif** : Cette méthode stimule l’intellect du cheval, favorisant une relation d’apprentissage plus profonde et plus durable. Le cheval devient un partenaire actif plutôt qu’un simple exécutant.
3. **Relation de confiance** : En permettant au cheval d’explorer et de comprendre par lui-même, on renforce la confiance mutuelle. Le cheval apprend à compter sur ses propres capacités tout en sachant qu’il peut se fier à son cavalier-cavalière pour un soutien et une guidance bienveillants.
Cette philosophie d’entraînement valorise le respect de l’intelligence naturelle du cheval et prône une approche bienveillante et efficace pour développer une relation harmonieuse et enrichissante.
Faîtes-vous parti de gens qui travaillent au sol ou jugez-vous que ce n’est pas essentiel?
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Lyne 🤠 xxx