Travail à pied : construire coordination, équilibre et réponse !
L’IMPORTANCE DU TRAVAIL À PIED POUR APPRENDRE À NOTRE CHEVAL LES DIVERS MOUVEMENTS À EXÉCUTER : comme par exemple le RECUL.
Article conçu par Denyse Rousselet en collaboration avec Lyne Laforme
Je suis une inconditionnelle, de même que Lyne, du travail à pied pour éduquer notre cheval, développer notre connexion de même que pour peaufiner notre partenariat et notre communication. Je crois sincèrement qu’on ne fait jamais trop de travail au sol. Il nous faut toutefois rendre ça intéressant pour le cheval.
Pas évident dans un monde où les gens n’en font que très peu ou quand c’est fait on longe son cheval sans aucun autre exercice. Habituellement, on longe afin de calmer le cheval afin de le monter de façon sécuritaire dans le manège car souvent ces chevaux vont uniquement dans le manège, que j’appelle ‘’aseptique’’ car nous devons tout enlever même les cônes, les barres au sol et évidemment la bâche et le ballon pour certaines cavalières. Une partie de moi me dit qu’on devrait peut-être faire d’autres exercices si le cheval demeure inquiet et trop rapide car je ne suis pas certaine que j’irais en randonnée avec la personne qui a montré à son cheval à bouger des pieds rapidement quand il est inquiet.
Premier prérequis avant de demander quoique ce soit à mon cheval c’est qu’il soit sur l’endorphine et non l’adrénaline. Si on demande à notre cheval de baisser la tête soit par pression sur la nuque ou le licol ou le toucher de la main ça le détend et il pense moins à la fuite. Il est ainsi capable de se centrer sur notre demande. L’article ‘’Comment vous connecter à votre cheval? de la série PARTENARIAT AVEC LE CHEVAL explique bien ce concept.
Cette excellente photo de Steeve Garon avec Dakota, sa jument de 4 ans, prise avant sa monte sans bride démontre un cheval très détendu. Steeve est un horseman québécois, passionné de chevaux depuis 50 ans. Il me disait être toujours en apprentissage et j’ajouterais qu’il est très généreux de partager ses connaissances avec moi. Tout comme Fawn Anderson de Classical Natural Vaquero aux USA qui aidait un cheval à se détendre lors d’un de mes stages au Costa Rica. Nous devions préparer les chevaux pour une semaine de randonnées où nous déménagions à tous les jours. Ces chevaux étaient montés que quelques semaines par année et lors de certaines occasions. Il y avait donc beaucoup de préparation à faire. Toutefois ils vivaient en liberté sur un immense territoire et étaient très légers.
On retrouve le même travail exécuté par Lyne lors d’un stage en Belgique. Le cheval était inquiet et restait connecté avec l’environnement, quelques minutes plus tard il était en connexion avec elle. Nous pouvons voir sur la photo qu’il est détendu, en confiance sans que Lyne est à intervenir. Tout cela se met en place par un travail à pied approprié à la situation comme Lyne l’enseigne à tous.
Lorsque le cheval est plus concentré et relax, je lui demanderais des exercices plus difficiles qui exigent de la concentration et un peu plus d’effort ce qui contribuerait à le ralentir car il devrait être concentré sur l’exercice et non l’environnement.
Des exercices tels :
Le slalom
Exercice exécuté par Line, une élève de Lyne Laforme lors d’un stage en Haute-Savoie
Pas de côté, squeeze et pas de côté l’autre sens
Aspiration sur des barres au sol placées à angle de 90 degrés
Aspiration appuyé
Ces exercices sont un tout petit aperçu de ce que vous pouvez faire avec votre cheval.
Andy Booth nous le rappelle souvent.
Le but du travail au sol est d’offrir à son cheval un outil de communication afin d’établir une connexion où chacun a confiance en l’autre. La connexion ça se bâtit au sol et comme me dit un ami excellent horseman, la connexion ça commence avant même que ton cheval te voit. En effet, je le vis à tous les jours, quand j’arrive à l’écurie, les 2 fjords se pointent à la clôture avant même de me voir car ils ont entendu ma voix dans l’écurie. Je vais toujours porter mes bagages avant de sortir dehors.
Tout comme le cheval d’une copine qui entend le bruit de son camion de son paddock qui est de l’autre côté de l’écurie et du stationnement. On l’entend appeler au loin.
Et j’ajouterais que pour améliorer notre connexion il nous faut prendre le temps de
- NE RIEN FAIRE AVEC NOTRE CHEVAL : ARRÊTONS DE DEMANDER, DEMANDER ET ENCORE DEMANDER
- ÉCOUTER NOTRE CHEVAL
- RALENTIR
Une série d’articles suivra sous peu sur le partenariat bienveillant et le bon vouloir dans la série PARTENARIAT AVEC SON CHEVAL. Je parlerai de l’importance de ralentir, d’écouter et aussi de passer du temps à ne rien demander à notre cheval afin de l’observer et mieux comprendre ce qui le motive.
On développe un mode de communication afin que chacun se comprenne et où le cheval recherche le leadership de son humain ce qui développera ultimement sa confiance dans diverses situations rencontrées en cours de route, ne serait-ce que dans le manège où un jour il y a un obstacle, un jouet quelconque.
Quand on consulte les cavaliers réputés de ce monde on constate que le travail au sol est la base de tout. Que ça soit Lyne et Andy Booth en équitation western, Karen Rohlf, Marijke de Jong et Yvet Blokesch en équitation classique, tous peaufinent leur connexion avec leur cheval par le travail au sol.
Sans parler de ceux qui font du travail plus avancé en main. Tel ce cavalier réputé Alexander Nevzorov qui dit que le travail en main est un art beaucoup plus rusé et sublime que la monte.
Les gens me demandent pourquoi je fais ça, Indy est bien ‘’montable’’ sans tout ce tralala. Qu’est-ce que ça donne au cheval ou à moi? Certaines me disent ‘’tu ne dois pas avoir peur puisque tu montes parfois sans bride’’.
Certes que dans plusieurs milieux on ne sait pas trop quoi faire, on ne trouve pas cela intéressant ou on dit qu’on n’a pas le temps de faire tout ça et en plus Indy n’est pas un poulain me dit-on.
Elaine Heney de G-B résume cette pensée assez généralisée dans plusieurs milieux.
Certaines gens croient que je suis bizarre de faire du travail au sol. Moi, je trouve ça bizarre qu’ils n’en fassent pas.
Le réputé horseman de l’ouest canadien Jonathan Field nous enseigne à éduquer notre cheval à RÉPONDRE à nos demandes et non à RÉAGIR.
Pour moi les avantages sont multiples, car cela développe :
- une meilleure connexion avec mon cheval
- une meilleure communication avec mon cheval
- une bonne compréhension de divers exercices et mouvements qu’on peut reproduire plus facilement par la suite en selle.
- le sens des responsabilités chez mon cheval qui maintient l’allure, la vitesse et la direction sans rappels constants.
Cette excellente photo d’Indy se dirigeant pour une parade avec un unicycliste qui en fait le tour et suivie par une calèche tirée par 6 chevaux et de multiples cloches démontre un cheval bien confiant, détendu, connecté à son humain et partenaire. Certes qu’elle avait de multiples occasions pour se sauver. Je dois avouer qu’elle me demandait pour aller visiter les gens. Quand j’ai l’espace je n’ai qu’à la guider avec mon bras gauche pour la visite et de même pour le rappel.
IL y a quelques années Gabi Neurohr a monté un programme fort intéressant 99 CHALLENGES soit les 99 Défis. Elle en a fait la promotion pour l’Halloween à un prix tout à fait dérisoire. J’ai conseillé à mes copines d’acheter ce que plusieurs ont fait. J’ai tenté de les motiver à faire les exercices avec leur cheval. J’en ai fait plus de 60 avec Jack le cheval de barils que ma propriétaire d’écurie a acheté afin de lui donner une retraite fort méritée. Difficile de motiver les copines, la majorité en ont fait moins de 8. Ce n’est pas dans les habitudes le travail au sol. Et pourtant à celles qui avait acheté le programme je leur avais rédigé un document avec toutes les explications de Gabi et même j’y ai ajouté les miennes : plus de 50 pages de texte afin de leur aider à progresser. Mais, les habitudes c’est difficile à changer.
Les “challenges” de Gabi se divisent en 4 sections
- Défiez les bases du travail au sol : exercices fort intéressants
- Montez votre cheval sans contact avec les rênes
- Travail en liberté
- Plaisirs dans la forêt
Pour poser des bases solides dans le travail du cheval, Lyne a conçu un programme d’exercices à pied spécifiquement pensé pour développer la coordination, l’équilibre et la connexion entre le cheval et l’humain.
Ces exercices s’appuient sur les trois piliers fondamentaux de l’apprentissage :
-
Le physique : améliorer la souplesse, l’engagement des postérieurs et l’équilibre global du cheval.
-
Le mental : renforcer l’attention du cheval, sa concentration et sa capacité à rester disponible.
-
L’émotionnel : cultiver la confiance mutuelle, réduire le stress et encourager la coopération volontaire.
Cette approche progressive et bienveillante repose sur des principes d’éducation, de confiance et de partenariat. Elle permet au cheval de comprendre les demandes, d’y répondre avec calme et justesse, et d’évoluer dans un climat de respect mutuel.
Voici un exemple sur lequel nous retrouvons beaucoup de problème : le recul
Je prends le recul comme exemple afin de démontrer d’une part l’importance du travail à pied afin de faciliter l’apprentissage chez notre cheval et d’autre part pour démontrer comment cet exemple sert pour plusieurs autres exercices. Que ça soit en équitation classique ou western le travail à pied est valorisé par les entraîneurs afin d’éduquer notre cheval aux divers mouvements.
Souvent je vois les copines en selle tenter de reculer et ce n’est pas toujours ce qu’il y a de plus facile, ni élégant. Le cheval semble souvent ne pas trop comprendre les aides et j’ai constaté que les copines ne savent parfois pas que c’est une allure où le mouvement des pieds est en diagonale. Contrairement au trot, qui est aussi une allure ou les pieds bougent en diagonale, dans le recul il n’y a pas de suspension dans le mouvement. Je ne suis pas instructeur et certes pas capable d’aider les cavalières en selle mais au sol, je suis plus habile.
Tout comme Lyne je suis convaincue que l’éducation du cheval se fait par le travail à pied. J’ai donc offert à mes copines de leur écrire une marche à suivre au sol afin que ça soit plus facile lorsqu’elles tenteront l’exercice du recul en selle avec leur instructeur.
J’ai sous divisé cet exercice en de multiples mini étapes où chacune est un peu plus exigeante que l’étape précédente. Certes que chez un cheval confiant qui comprend bien l’exercice et qui a une base de travail au sol, certaines étapes peuvent être sautées ou du moins n’exigerons que quelques répétitions avant de poursuivre avec l’exercice suivant. Il faut toutefois faire attention car dans le recul il y a un certain niveau d’inquiétude pour le cheval. Nous nous devons d’en tenir compte et de ne pas oublier que le cheval est bâti en longueur et qu’il a la queue loin des yeux.
Note de Lyne : De plus les chevaux ne voient pas où ils déposent leurs pieds en reculant donc soyez vigilant. Reculez à un endroit où il n’y a pas d’obstacles au sol pour ne pas l’inquiéter.
Avant d’entamer des exercices de recul il est important que notre cheval cède bien à la pression sur la nuque ou le nœud du licol afin d’encourager la tête à baisser et par le fait même stimuler la sécrétion d’endorphine laquelle favorise la relaxation. Un cheval ne peut pas apprendre s’il est inquiet donc la relaxation est un prérequis à tout travail à faire avec notre cheval. L’article ’’Votre cheval est-il détendu? explique comment s’assurer que votre cheval est prêt à apprendre. Pour atteindre cet état il est important que le cheval soit dans son ‘’sweet spot’’ et nous nous devons de respecter le concept ‘’confort/effort, inconfort/pas d’effort’’. Ces concepts sont détaillés en profondeur dans ces 3 articles de la série BÂTIR LA CONFIANCE.
De même l’article déjà cité ‘’Comment vous connecter à votre cheval? vous prépare à être bien en lien avec votre cheval avant de lui enseigner quelque chose.
Prérequis
Il est important dans tout travail à pied que l’on soit conscient(e) de notre position corporelle et de son influence sur notre cheval car parfois on peut quasi être en contradiction c’est-à-dire que l’on demande verbalement d’une part mais notre langage corporel annule la demande car notre position corporelle est opposée à notre demande. N’oublions pas que les chevaux communiquent entre eux par le langage corporel. Comme nous rappelle Niky Robert de Blackjack Horsemanship au Québec, les chevaux doivent être bilingues lorsqu’ils sont en communication avec nous.
Les chevaux sont hypersensibles à notre langage corporel car pour eux c’est leur principale façon de communiquer. Les lignes directrices (drive lines) sont très importantes pour communiquer avec notre cheval.
UN CONCEPT SUPER IMPORTANT C’EST NOTRE FOCUS. NOUS DEVONS REGARDER LE POINT D’ARRIVÉE ET NON OÙ VA LE CHEVAL SURTOUT QUAND ON A LONG À FAIRE ET QU’ON N’A PAS L’APPUI D’UN MUR. Quand mon cheval recule d’un bout à l’autre du manège sur la ligne du centre par exemple son arriêre-train parfois s’éloigne du but mais notre FOCUS le redirigera vers l’endroit convoité.
CESSION À LA PRESSION PAR LE TOUCHER
1- Premier exercice: céder à la pression sur le chanfrein.
On commence par la cession à la pression au toucher. La technique est expliquée en détail dans l’article Comment savoir si votre cheval résiste à la pression? de la série PARTENARIAT. Plus mon cheval cèdera à la pression au toucher partout sur son corps, plus il sera léger.
Je commence par la pression sur de chaque côté du chanfrein, chaque côté correspondant au pied du même côté. N’oublions pas l’importance des phases soit poil, peau, muscle et os. Si le cheval est très lourd on peut utiliser une pression rythmée au lieu d’une pression constante.
Il est important lorsqu’on demande un recul au cheval que l’on regarde au loin derrière notre cheval et non le cheval. Notre FOCUS est SUPER IMPORTANT pour la réussite de cette manœuvre.
La pression constante et la pression rythmée.
La pression rythmée est moins élevée qu’une pression constante. Une pression rythmée permet de garder la pression plus basse tout en étant aussi efficace. Le principe des phases est toujours pertinent tout comme le ‘’timing’’ du relâchement. Eric St-Arnault. Horseman québécois réputé nous dit ‘’Chez un cheval moins éduqué et plus lourd une pression rythmée c’est un peu comme vibrer ou pianoter sur la rêne, la longe ou la peau au lieu d’être une pression fixe’’. Il l’explique avec le tableau suivant.
PHASES |
PRESSION CONSTANTE |
PRESSION RYTHMÉE |
1 |
1 once |
1 once de pression constante |
2 |
2 onces |
1 once de pression rythmée |
3 |
3 onces |
2 onces de pression constante |
4 |
4 onces |
2 onces de pression rythmée |
Une fois que le cheval a bien compris et répond à une légère pression sur le chanfrein on passe au deuxième exercice.
2- Céder à la pression sur le poitrail.
Toujours la même technique, les phases toujours importantes de même que le ‘’timing’’ du relâchement. Le cheval recule le pied du côté où on exerce la pression sur le poitrail. Notre FOCUS est au loin derrière le cheval et non sur le cheval.
3- Instaurer un code verbal ou un son.
Une fois que votre cheval a très bien compris le recul à partir du chanfrein et du poitrail on peut y ajouter un code verbal ou un son afin qu’il associe le mouvement à exécuter à l’aide du son ou du code. ‘’shshshsh’’ est le code que j’utilise pour le recul avec Indy. Elle a fait une multitude de démonstrations diverses alors qu’elle était ambassadrice d’équitation éthologique au Horse Lovers weekend à Upper Canada Village en Ontario. Farrah Green m’avait conseillé de faire un son au lieu d’un mot car mes lèvres ne bougent pas et ça impressionnait plus le public car les spectateurs ne voyaient pas mes lèvres bouger et ils avaient l’impression que c’était de la magie. Avec Thor, le fjord norvégien j’utilise ‘’back back’’.
Le code est utile en selle avec Indy. Dans cette vidéo j’ai demandé à Indy de reculer qu’avec notre code, elle est sans bride. Le code aussi fort utile pour un recul en randonnée ou lorsque je joue avec divers obstacles.
Il est important qu’un son ou code soit utilisé que pour un seul mouvement. Quand on dit trot, par exemple, eh bien on demande un trot et non un galop Tout comme lorsqu’on demande le trot au cheval sans utiliser les jambes ce que je fais régulièrement en randonnée entre autres. Les copines ont qu’à me demander si je suis prête et Indy comprend dès que je réponds ‘’oui’’ que ça veut dire de trotter. Tout comme le ‘’whoa’’ c’est pour l’arrêt et pas pour que le cheval reste en place une fois arrêté.
A ce moment-là ça prend un autre code tel ‘’reste’’ souvent au début allié à une main sur le front pour expliquer au cheval de rester car il aura tendance à nous suivre.
Si mon cheval est arrêté, je ne peux pas dire ‘’whoa’’ car il est déjà arrêté. Le ‘’whoa’’ c’est pour l’arrêt et RIEN D’AUTRE et comme nous le rappelle Andy Booth et Lyne Laforme, c’est non négociable.
Plusieurs ont tendance à dire des ‘’clic, clic, clic’’ pour tout ce qui n’éduque pas un cheval sauf que ça attire son attention sur son leader qui lui demande de poursuivre l’exercice demandé.
Chez un cheval éduqué le code verbal est utile dans plusieurs circonstances. Dernièrement, alors que ma jument broutait en liberté la courte longe sur le dos, elle s’est approchée de la cage aux lapins dont la bordure du toit en tôle est échancrée. J’étais un peu plus loin avec un autre cheval qui broutait en courte longe. Tout ce que j’ai eu à dire ‘’Indy shshshsh’’ et elle a très bien reculé. Tout comme en randonnée quand j’ai besoin parfois de reculer quelle que soit la circonstance je n’ai qu’à faire le son et pas besoin de l’assiette et encore moins de tirer sur les rênes.
Quand j’amenais deux juments en cheval de bât, le ‘’shshshs’’ était très efficace et surtout très utile. Quand je rencontrais des cavaliers, je devais demander au cheval à ma gauche d’aller en arrière pour le changer de côté afin de rencontrer cheval monté à cheval monté. Le ‘’ shshsh’’ était très utile. Évidemment je devais nommer le cheval à qui je m’adressais. Tout comme sur une piste étroite. Assise sur poney le fjord j’avais envoyé Shéhérazade en avant avec le ‘’senti’’ sur la courte longe et demandé à Indy le recul avec le ‘’shshsh’’. Puis une fois revenue sur la piste large j’ai demandé à Sheherazade de reculer vers Poney avec le ‘’’shshsh’’ et à Indy d’avancer par le ‘’senti’’ sur la courte longe.
Photo : Sur cette photo prise à la fin d’une piste étroite où j’avais les 3 chevaux.
Certes que dans le travail à pied on commence par le geste puis on y ajoute le son ou le code. Puis, un jour le code suffit. Malheureusement c’est peu enseigné d’utiliser des codes verbaux sauf pour le ‘’whoa’’, pas, trot, galop.
4- Reculer sur une ligne droite le long du mur.
Maintenant que votre cheval comprend bien la consigne du toucher, allié au son si nécessaire, on augmente l’indice de difficulté en lui demandant de reculer plus loin en longeant le mur du manège. Le mur aide au cheval à reculer en ligne droite car il a un côté bloqué par le mur. N’oublions pas d’utiliser les deux murs.
Il est préférable de débuter cet exercice en demandant au cheval de reculer vers la porte du manège qui est leur ‘’ sweet spot’’ et non vers le fond et surtout de vous assurer qu’il n’est pas inquiet à l’endroit choisi. Puis quand il est confortable on change de direction vers le fond du manège.
On commencera par le mur à droite direction porte du manège afin que ce soit l’œil droit qui soit proche du mur puis on fera l’autre mur. Certains chevaux ne sont pas à l’aise de reculer et de voir ce qui se passe ailleurs dans le manège surtout avec leur œil droit.
N’oublions pas notre FOCUS au loin. Si on peut avoir un point de repère, tel une lettre sur le mur ou un objet quelconque ça aide.
Quand le cheval est à l’aise de reculer vers la porte en étant sur le mur droit, on va sur le mur gauche. Ainsi son œil droit est l’œil qui voit ce qui se passe dans le manège.
On voit ici Eve avec son jeune cheval qui travaille le recul pour la première fois près du mur lors d’un stage avec Lyne. ⏬⏬
5- Reculer sur une ligne droite de gauche à droite du manège puis de droite à gauche ou vice-versa entre les deux murs longitudinaux du manège.
Débutez en vous éloignant du mur d’environ 1 mètre au même endroit où vous avez réussi près du mur, demandez le recul. Si vous réussissez, éloignez-vous de 2 mètres et ainsi de suite. Une fois bien acquis eh bien on augmente encore la difficulté en demandant à notre cheval de reculer en ligne droite au début dans le sens de la largeur du manège. Ceci le prive le cheval de la proximité d’un mur qui lui aide pour sa rectitude mais il aura moins long à faire entre ces deux murs que dans les prochains exercices. Il est TRÈS IMPORTANT pour nous de regarder le point focal et de ne pas laisser nos yeux vaciller même si le cheval semble être loin d’atteindre sa cible. Un point de repère tel une lettre, un objet ou un poteau nous aide à garder notre focus.
Encore une fois, si on a un cheval un peu inquiet on commence par demander le recul vers l’autre mur en exposant l’œil droit vers la porte de sortie et non le fond du manège.
6- Reculer sur une ligne droite au centre du manège
Cette étape au centre du manège prive aussi le cheval d’un mur et en plus le mur derrière le cheval est beaucoup plus loin. On n’a pas besoin de faire long car le prochain exercice vous permettra de faire plus long. Encore une fois on commence le recul en direction de la porte du manège. Quand c’est bien réussi on ajoute le recul vers le mur du fond du manège.
7– Reculer sur la ligne du centre d’un bout à l’autre du manège
Lorsque le cheval réussit bien l’exercice précédent, on demande le recul d’un bout à l’autre du manège sur la ligne du centre. Puisque les chevaux sont plus inquiets au fond du manège et que lors du recul l’arrière-main est loin des yeux, il est préférable de commencer au fond du manège vers l’entrée sur la ligne du centre. Garder son focus sur la lettre A ou C ou que le cheval aille car c’est votre focus qui va le recentrer au bon endroit. Sur une longue distance vous constaterez que parfois le cheval semble se diriger loin de la cible mais votre focus lui aidera à se centrer sur la cible.
Puis on part de l’entrée et demandons le recul vers le fond du manège.
Voici un recul sans contact sur la longe, le cheval recule avec mon code corporel et un son d’encouragement.
8– Recul à partir des poils de la queue.
Puis on ira en arrière de notre cheval et tirerons les poils de la queue pour demander un recul. Selon la légèreté de la réponse du cheval on prend plus ou moins épais de poils et on vise à tirer que quelques poils. L’utilisation du code verbal aidera à votre cheval à comprendre l’exercice. On vise toujours d’atteindre notre objectif sans utiliser le code.
CESSION À LA PRESSION PAR LE ‘’ DRIVE’’
Dans tous ces exemples ci-haut mentionnés les reculs impliquaient le sens du toucher, le code verbal et corporel. Avec la pratique, ça sera seulement le DRIVE qui consiste à influencer la bulle du cheval sans le toucher.
L’article Comment savoir si votre cheval résiste à la pression? de la série PARTENARIAT explique bien la technique du ‘’DRIVE’’. En pratiquant tous ces exercices ci-haut cités, le DRIVE pour le recul sera plus facile car votre cheval aura bien appris à céder à la pression au toucher.
On recommence les exercices du toucher sauf que cette fois on ne touche pas le cheval mais influençons la bulle soit le DRIVE. On commence en pointant le chanfrein puis en pointant le poitrail.
Puis on fait tous les autres exercices ci-haut.
Mon amie Uta demnde à se jument de reculer vers son box avec le signe de la main, sans lui parler : c’est du ‘’drive’’.
RECULONS PAR ASPIRATION
L’article L’aspiration du cheval, connaissez-vous? de la série PARTENARIAT explique bien cette technique.
Pour le reculons par aspiration, on se met à côté du cheval et non devant lui et on l’aspire de reculons.
Note de Lyne
J’ajoute une autre façon que j’utilise personnellement pour enseigner le recul par aspiration. Cette vidéo vous démontre le produit presque fini de ce recul. Cela m’a pris quelques minutes à lui enseigner car il avait les bases que mes élèves mettent en pratique.
J’utilise la voix (back), le corporel est ma main droite et le stick pour stimuler la demande lorsque le cheval est hésitant. Ma longe est sur la corne. Éventuellement je n’aurai besoin que de ma main si derrière ou la voix (back) partout ailleurs. Denyse a expliqué si haut qu’elle utilise le “shshsh” et sa jument recule peu importe où elle se situe. C’est exactement la même chose sauf que j’utilise le mot Back.
Nous voyons sur la vidéo, une élève de Lyne qui demande un recul par aspiration. Merci Josianne Trépannier.
Cette vidéo est de Denyse avec sa jument Indy ⏬
Dans cette vidéo Sylvie Desbiens des Services Équestres Étho-Logiques combine le reculons par aspiration avec le passage entre deux ballons ce qui démontre un cheval non claustrophobe. Merci à Sylvie de même que Vanessa Gagnon propriétaire d’Amorique.
Certes que si votre cheval maîtrise bien tous ces exercices au sol, le recul en selle sera grandement facilité.
LA SUITE
Cet exemple vous permet de constater l’importance du travail à pied dans l’éducation de notre cheval. On transfère ce concept à un ensemble d’exercices tels
- Pivots sur les antérieurs
- Pivots sur les postérieurs
- Épaule en dedans
- Renvers et travers
- Slalom entre une série de cônes
- Cession à la jambe
- Appuyés
Vous trouverez plusieurs de ces exercices dans la formation en ligne de Lyne Laforme sur sa série COMPLICITÉ À PIED, les 19 exercices essentielles pour une bonne éducation à pied.
Certes que lorsque le cheval maîtrise bien un exercice au sol, une fois en selle avec les aides appropriées, l’exercice sera plus facile à réussir.
Note de Lyne :
Il aura ainsi développé la confiance en lui, la coordination dans le mouvement, son transfert de poids sur les postérieurs et de la légèreté.
Amusez-vous! c’est passionnant de voir notre cheval comprendre et répondre à nos demandes.