Le concept du confort-effort-inconfort, le connaissez-vous?

Mot de Lyne

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Nous enchaĂźnons avec une autre technique qui vous permettra de mieux comprendre et gĂ©rer l’inquiĂ©tude ou carrĂ©ment la peur de votre cheval!

Tous les articles sont inter reliés car ils vous donnent des éléments de compréhension sur leur façon de se comporter et vous sur comment agir.

“Je dis bien agir et non rĂ©agir”.

Plus vous apprendrez à lire votre cheval et appliquerez les techniques expliquées dans les articles moins vous serez en retard donc en réaction au lieu de action.

Cela fait toute le différence!

Bonne lecture et apprentissage!

Cette stratégie implique 2 concepts.

Le concept de ‘’ sweet spot’’

En tant que proie, il est primordial que votre cheval se sente Ă  l’aise dans son environnement, donc qu’il soit dans son ‘’sweet spot’, afin de pouvoir se dĂ©tendre ce qui lui permettra de se concentrer sur les tĂąches ou exercices demandĂ©s.

Le principe confort/effort est un concept peu enseignĂ© aux cavaliers en ce sens qu’ils travaillent Ă  ce que leur cheval soit plus dĂ©tendu sans pour autant rĂ©aliser que, parfois simplement changer d’endroit vers le ‘’ sweet spot’’ atteindrait le but recherchĂ©. Évidemment, je ne parle pas ici du vieux ‘’ routier’’ mais d’un cheval en dĂ©veloppement.

Prenons l’exemple du manĂšge, le cheval se sent plus confortable vis-Ă -vis la porte d’entrĂ©e/sortie. Il n’est pas pratique, si plusieurs chevaux y circulent, mais si vous ĂȘtes seuls vous devriez demander Ă  votre cheval de travailler prĂšs de la porte et d’aller prendre le thĂ©, donc ne rien faire, au fond du manĂšge. TrĂȘve de plaisanteries, pas d’effort si inconfort.

Donc travail oĂč le cheval se sent Ă  l’aise et repos oĂč le cheval ne se sent pas Ă  l’aise afin de l’aider Ă  apprivoiser cet environnement, lequel deviendra Ă©ventuellement un ‘’sweet spot’’ lorsque le leader aura adoptĂ© les stratĂ©gies appropriĂ©es. Il est important de rĂ©aliser que plus nous mettons des bases solides dans l’éducation de notre cheval au niveau de la confiance autant au sol qu’en selle, moins nous aurons ultĂ©rieurement Ă  utiliser cette stratĂ©gie.

Le concept : association au positif

Si nous voulons progresser avec notre cheval, il faudra bien que l’on puisse aller ailleurs que dans son ‘’ sweet spot’’. VoilĂ  qu’il sera donc le temps d’adopter une stratĂ©gie d’association au positif. Steve Rother, tout comme plusieurs entraĂźneurs rĂ©putĂ©s, illustre bien ce concept.

Le leader dĂ©sire changer la perception du cheval par rapport Ă  un endroit inquiĂ©tant afin qu’éventuellement, ça devienne un endroit oĂč il peut se dĂ©tendre. La pression ou la stimulation est mise sur le cheval dans sa zone de confort : c’est lĂ  qu’on le fait bouger, travailler ou qu’on lui demande une tĂąche nouvelle.

Puis on ne fait rien, TRÈS IMPORTANT, dans sa zone d’inconfort qu’il appelle zone de pression. Finalement, le cheval modifie sa perception par rapport Ă  cette zone de pression qu’il associe maintenant Ă  une zone de confort oĂč il fait bon ĂȘtre et oĂč il pourra se concentrer sur les tĂąches Ă  effectuer et ce dans un climat de confiance.

Tx apprend Ă  relaxer lorsqu’il est inquiet. Ne rien faire! Les laisser regarder! Lorsqu’ils sont prĂȘts, ils nous le disent par une relaxation de l’encolure.

Un pré-requis essentiel : la patience, prendre son temps

Quand le cheval ne se sent pas en sĂ©curitĂ© c’est le temps de NE RIEN FAIRE, de rien lui demander car justement ne rien faire, ne rien demander c’est en rĂ©alitĂ© faire quelque chose, voire faire beaucoup comme nous le rappelle l’excellent horseman Warwick Schiller.

Pas Ă©vident pour nous humains qui sommes centrĂ©s sur les tĂąches Ă  accomplir et SURTOUT Ă  rĂ©ussir. On utilisera diffĂ©rentes stratĂ©gies telles l’approche/retrait, la relaxation ou le ‘’despook’’ afin de graduellement gagner sa confiance.

Il est donc trĂšs important d’avoir un cheval bien dĂ©tendu, pas inquiet, avant de lui demander quoique ce soit. On ne veut surtout pas lui enseigner ‘’ bouge les pieds quand tu as peur’’. Toutefois, on ne veut pas qu’il passe sa vie aux mĂȘmes endroits (et je dirais parfois endroit au singulier par exemple que le manĂšge) si on veut dĂ©velopper un cheval confiant.

Quelques exemples

Quand je parle du cheval pas Ă  l’aise pour le travail je ne veux pas dire uniquement travail dans le sens traditionnel du mot tel le travail de longe ou des exercices en selle, mais toute tĂąche qui demande au cheval un effort, non seulement physique mais surtout Ă©motif et mental.

A) La baignade

Prenons comme exemple la baignade. Pour certains chevaux ça peut exiger un effort considĂ©rable s’ils ne sont pas confortables dans l’eau. Il est important d’amener le cheval Ă  y ĂȘtre Ă  l’aise et de vouloir y aller et non le forcer Ă  y aller.

S’il est inquiet, on attend, on le laisse explorer s’il en est capable et surtout on ne met pas de pression. Puis on se retire vers le ‘’ sweet spot’’ avant qu’il devienne trop inquiet. Et là on lui demande de bouger : JAMAIS POUR LE PUNIR.

Puis quand on le ramĂšne Ă  l’eau, c’est le temps pour le leader de s’asseoir sur le bord du quai, de prendre une ‘’biĂšre’’ et d’ATTENDRE, ATTENDRE, ATTENDRE. On ne pousse jamais un cheval lorsqu’il hĂ©site!

On tente de dĂ©velopper la relaxation, prĂ©-requis Ă  la curiositĂ©, ce qui mĂšnera Ă©ventuellement Ă  l’exploration (relaxation et hĂ©sitation sujets d’articles Ă  venir) et finalement la CONFIANCE.

J’ai commencĂ© par la baignade afin de dĂ©montrer que parfois il faudrait se demander si c’est important que le cheval se baigne; ce n’est pas comme pour la remorque oĂč nous devons partir pour une randonnĂ©e, une clinique, un concours ou une vacance. Dans ces circonstances on appliquera le concept confort/effort. Quant Ă  la baignade il faudrait s’interroger si c’est pour le cheval ou l’humain…

Vous me voyez venir, Indy adore la baignade, je n’ai aucun mĂ©rite. Poney, le fjord, c’est non; on ne se baigne pas avec lui. Il piĂ©tine sur le bord de l’eau et je le laisse s’amuser sur le bord sans en demander plus. Je ne vois aucun avantage Ă  la baignade pour son dĂ©veloppement d’autant plus qu’il traverse avec aise les ruisseaux. ’’Quand on vient des fjords de la NorvĂšge, la baignade ce n’est pas dans mes gĂȘnes ‘’me dit-il. Par contre, de la neige, Youppi!

INDY ADORE SE BAIGNER

B) Un objet pouvant ĂȘtre perçu par le cheval comme inquiĂ©tant, voire parfois dangereux

Un autre exemple : Lindsey Partridge me demande si Indy Ă©tait confortable d’avoir le bonhomme gonflĂ© sur le dos. Je lui ai montrĂ© le bonhomme, elle n’a mĂȘme pas levĂ© la tĂȘte et a continuĂ© Ă  brouter : aucune inquiĂ©tude.

Dans ce contexte l’effort n’aurait pas Ă©tĂ© un effort physique mais mental et Ă©motif pas vraiment pour Indy dans ce cas-ci mais pour les autres chevaux qui Ă©taient placĂ©s en ligne, en ordre croissant selon leur niveau d’inquiĂ©tude, les plus confiants Ă©tant plus proches.

Il est Ă  noter que Indy a Ă©tĂ© travaillĂ©e Ă  la maison afin de gĂ©rer des situations inquiĂ©tantes pour la majoritĂ© des chevaux. Ce n’est pas une chose Ă  faire sur un site non-clĂŽturĂ© au milieu d’un champ lorsque nous n’avons pas mis en place une confiance Ă  toute Ă©preuve entre vous et votre cheval.

Plusieurs disciplines équestres utilisent des obstacles trÚs variés dans leurs compétitions.

Comment arriver Ă  ce que mon cheval soit confiant en concours, Ă  la maison ou en balade?

Certes que c’est de l’inconfort si on ne le prĂ©pare pas adĂ©quatement. Une multitude de stratĂ©gies sont utilisĂ©es hors concours afin de bien prĂ©parer le cheval Ă  franchir les obstacles inconnus dans diverses situations. L’éducation se fait Ă  la maison, dans le calme; le cheval apprend Ă  apprivoiser divers stimuli et obstacles fort variĂ©s dans sa zone de confort.

Lorsqu’on voit les chevaux exĂ©cuter des parcours en confiance, voire hardiesse, ça dĂ©montre leur excellente prĂ©paration; le cheval a appris Ă  apprivoiser une multitude d’élĂ©ments dans un climat oĂč il se sentait en SÉCURITÉ. Un cheval capable de s’arrĂȘter dans le calme sur un obstacle et en faire un ‘’ sweet spot’’ atteste qu’il est Ă  l’aise avec cet obstacle et peut le franchir avec calme.

Indy dĂ©montre le passage sur un pont en toute confiance, rĂȘnes non tendues, sans mors, lors d’une clinique de cowboy extrĂȘme. Photo : Jannick SĂ©guin pour le Club Ă©questre Argenteuil

C) L’arrivĂ©e du printemps

Souvent, Ă  la venue du printemps, aprĂšs un hiver dans le manĂšge, les cavaliers longent leur cheval dehors avant de le monter dans la carriĂšre extĂ©rieure (ce sont des cavaliers qui ne vont pas en randonnĂ©e, qu’en manĂšge ou carriĂšre extĂ©rieure). Je comprends qu’il est bon que le cheval se dĂ©lie les membres, Ă©puise son surplus d’énergie (il faut se demander si c’est Ă©puisable : quand un cheval est inquiet, j’en doute) avant qu’on le monte mais il faut aussi rĂ©aliser que ce que l’on enseigne Ă  ce moment Ă  son cheval : ‘’tu peux bouger tes pieds quand tu as peur’’.

Je ne suis pas certaine que j’irais en randonnĂ©e avec ce cheval ni ne ferais un parcours d’équitation de travail, de cowboy extrĂȘme, Mountain trail ou Ranch Trail etc
.

Il est prĂ©fĂ©rable de travailler le cheval oĂč il se sent confortable, donc dans le manĂšge, puis d’aller se reposer, brouter Ă  l’endroit oĂč on aimerait qu’il soit confiant puis revenir travailler dans le manĂšge.

Alors l’endroit oĂč le cheval a une cessation de demande coĂŻncide avec l’endroit oĂč il ne se sent pas confiant de sorte que ça finit par devenir un ‘’ sweet spot’’: concept d’association au positif tel que discutĂ© dans l’article sur le concept de ‘’ sweet spot’’.

A ce moment il pourra alors se concentrer sur les tĂąches demandĂ©es par son leader. Certes que notre travail Ă  long terme c’est d’aider notre cheval Ă  ĂȘtre dĂ©tendu dans le plus de situations possibles. Tout est dans la prĂ©paration donc l’éducation de notre cheval.

D) La remorque, la douche et la randonnée

Probablement la situation oĂč l’on entend le plus parler de ce concept c’est quand il est temps d’entraĂźner notre cheval Ă  ĂȘtre confiant avec la remorque. C’est une excellente technique Ă  utiliser pour initier le cheval Ă  monter avec confiance dans la remorque, aller dans la douche ou en randonnĂ©e.

Le but ultime c’est que le cheval soit dĂ©tendu et cherche Ă  aller dans la remorque car il n’y a plus de pression exercĂ©e sur lui Ă  ce moment. Je n’oserai pas dire que la remorque est agrĂ©able pour un cheval mais lorsque bien apprivoisĂ©e, le cheval s’y sent en confiance et y est Ă  l’aise.

Indy Ă  l’aise avec les remorques; elle monte d’elle-mĂȘme quand je pointe. Elle attend toujours mon signal lui disant OK. Important d’avoir de la dĂ©tente (confort) avant de demander un effort. Il faut faire attention car parfois un cheval piĂ©tine, anticipe, est impatient ce qui est possiblement un signe d’inquiĂ©tude : le cheval se dit ‘’ je suis tout aussi bien de le faire au plus vite sinon je n’aurai jamais la paix’’. À ce moment, le cavalier rĂ©alise qu’il a encore des devoirs Ă  faire; c’est bien OK car le dĂ©veloppement d’un bon cheval ce n’est pas une question de mois mais d’annĂ©es. Photo : Suzanne Francoeur

 

Pour la randonnĂ©e, on ne va pas trop loin puis on revient travailler dans le manĂšge ou la carriĂšre extĂ©rieure jamais pour punir le cheval mais pour lui faire apprĂ©cier les pistes car il y a lĂ  moins de demandes faites sur lui : c’est le temps d’admirer le paysage tout en Ă©tant prĂ©sent avec lui.

E) L’ arrivĂ©e d’un nouveau cheval Ă  l’écurie

J’ai eu l’immense privilĂšge de voir des entraĂźneurs oĂč Indy a Ă©tĂ© Ă©levĂ©e en C-B travailler des chevaux dans la douceur, la complicitĂ© tout en Ă©tant trĂšs efficaces. Lorsqu’un nouveau cheval arrive Ă  l’écurie, on fait parfois un peu de longe puis on, va assez rapidement au montoir et on le monte.

L’erreur ici c’est que l’on ne s’occupe pas beaucoup du mental/Ă©motif du cheval. Quand on amĂšne un cheval les premiĂšres fois dans un manĂšge, la derniĂšre chose que nous devrions faire c’est d’éliminer tous les stimuli et de le longer car ça serait justement lui demander de faire un effort dans une zone d’inconfort. En plus on lui enseigne deux faussetĂ©s` :

  • “Quand tu as peur c’est OK de bouger les pieds, tu peux mĂȘme galoper’’ ;
  • “Quand tu as peur, les stimuli disparaissent’’.

On devrait laisser les autres chevaux vaquer Ă  leurs exercices (en autant qu’il n’y a pas une foule de chevaux et qu’ils soient calmes) et tout simplement s’arrĂȘter, les regarder, tĂȘte basse et encourager les signes de relaxation (prochain article sur ce sujet).

Circuler un peu, toujours en synchronisme, faire quelques patrons (un article Ă  venir sur ce concept), exemple une figure 8 (voir la vidĂ©o ci-dessous) ce qui exige que le cheval soit plus connectĂ© Ă  son leader, que son focus soit sur l’humain et non centrĂ© sur ce qui se passe autour.

Oui, il est conscient de ce qui se passe mais son focus est sur son leader. Important de rĂ©aliser quand un cheval a peur qu’il y a dĂ©connexion/dissociation entre le corps et le mental : le corps est ici mais le mental est ailleurs.

Mais quoi faire si on ne longe pas?

Parfois ne rien faire, comme dit Warwick Schiller c’est faire beaucoup. Aider le cheval Ă  se dĂ©tendre, Ă  faire baisser l’adrĂ©naline par le ‘’toucher’’ de la main, baisse de la nuque par pression, explorer tous les coins du manĂšge, faire des patrons diversifiĂ©s de sorte que le mental/Ă©motif du cheval soit avec le leader et non avec ce qui se passe autour tout en Ă©tant conscient de ce qui se passe autour de lui.

Tx apprend Ă  relaxer lorsqu’il est inquiet. Ne rien faire! Les laisser regarder! Lorsqu’ils sont prĂȘts, ils nous le disent par une relaxation de l’encolure.

F) PrĂ©paration Ă  l’attelage

Un autre exemple, c’est la prĂ©paration nĂ©cessaire pour habituer un cheval Ă  l’attelage et pour ceux qui ont de la neige, faire du Ski Joring 😍.

L’effort ultime dans ce cas-ci est que le cheval tire la calĂšche ou la cariole ou vous en toute confiance. Le confort/effort serait dans tous les exercices prĂ©paratoires afin que le cheval se sente Ă  l’aise de tirer quelque chose.

Comme toute prĂ©paration, c’est fait graduellement selon le degrĂ© de confiance du cheval de sorte que chaque exercice est effectuĂ© dans un climat de confiance totale de sorte que rendu Ă  l’attelage le cheval se sent confiant face Ă  ce nouvel exercice : il est donc capable de fournir cet effort dans le confort ayant Ă©tĂ© bien prĂ©parĂ©.

 

Mot de Lyne

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Dans cette vidéo, Wyatt le fils de mon ami Luc Giordano, apprend à tirer un objet.

Regardez bien la technique:

1- la façon qu’il enroule le lasso autour de la corne sur un demi-tour. Ceci est pour vous protĂ©ger car si pour une raison imprĂ©vue l’objet tirĂ© reste coincĂ©, vous ne vous ferez pas disloquer l’épaule entre autre.

2- ne fermez pas complĂštement les doigts sur le lasso. C’est une rĂšgle de sĂ©curitĂ© pour ne pas se blesser ou se brĂ»ler les doigts avec le lasso (les gants sont toujours de mise dans cet apprentissage)

3- la façon qu’il termine pour relĂącher le lasso. Vous pouvez aussi relĂącher la prise sans vous tourner. Dans cette vidĂ©o, cet exemple serait avec un veau qu’il faut garder avec nous pour lui prodiguer un soin.

Merci Luc pour cette vidéo trÚs instructive. Tous les éléments de sécurité y sont présents.

https://youtu.be/V9GYFGueAZY

G) Les parades

Indy a fait une quarantaine de parades; elle est reconnue pour son calme, ses parades sans mors, voire sans utiliser les rĂȘnes, que le cordĂ©o. Il va de soi que dans les villes une bride est nĂ©cessaire et je suis ENTIÈREMENT EN ACCORD.

L’effort final dans ce cas c’est de marcher calmement en parade : ce sont son calme et sa confiance qui contrĂŽlent ses pieds et non les rĂȘnes.

Pour atteindre cet Ă©tat de confort ça se situe encore dans tous les exercices prĂ©paratoires pour atteindre cet objectif : cheval Ă  l’aise dans la foule avec des stimuli fort variĂ©s : bruits divers, applaudissements, gens qui circulent partout, calĂšches, jongleurs, chars allĂ©goriques parfois bruyants, camions de pompier avec sirĂšne et gyrophare etc.

Il ne faut pas oublier que c’est le mental et l’émotif du cheval qui contrĂŽlent ses pieds et ce, beaucoup mieux que les mains du cavalier qui sont lĂ  pour communiquer et non pour contrĂŽler. Et, si nĂ©cessaire, contrĂŽle Ă  une rĂȘne soit par flexion latĂ©rale ou pulley rein.

Le jeu du passager, rĂ©vĂ©lateur de l’état Ă©motif et de la motivation de notre cheval.

Quand on quitte le milieu oĂč le cheval est confiant, il est intĂ©ressant de ne rien lui demander et d’attendre; lĂ  nous constatons vraiment comment le cheval se sent, oĂč il dĂ©sire aller.

Pat Parelli appelle ça le jeu du ‘’ passager’’: ça consiste Ă  ne rien demander au cheval, attendre, attendre, et encore ATTENDRE. Seule chose : on dit ‘’ non’’ Ă  des endroits potentiellement dangereux ou dĂ©fendus.

C’est un excellent exercice lorsqu’on quitte la zone de confort puisque le concept nous dicte ‘’ inconfort = pas d’effort’’.

Cette technique nous rĂ©vĂšle plein de choses sur l’état Ă©motif de notre cheval, sur son niveau de confiance, voire de sa motivation Ă  aller quelque part. On se retrouve souvent avec des surprises tout Ă  fait inattendues et fort surprenantes.

Je pratique aussi cette technique en laisse quand je vais à des endroits nouveaux avec mes chevaux; j’appelle ça le jeu du ‘’meneur’’ en ce sens que c’est le cheval qui dicte le rythme d’exploration. Ainsi le cheval explore tous les coins lorsqu’il se sent en confiance.

Quand on a un cheval qui a de l’expĂ©rience, on n’a pas besoin d’en faire autant car le cheval nous dit rapidement comment il se sent et oĂč il doit explorer pour s’assurer qu’il est en sĂ©curitĂ©.

Alors l’effort n’est pas nĂ©cessairement un exercice physique exigeant mais mental et Ă©motif. Certes qu’on ne passe pas notre vie Ă  faire ça sinon on ne bĂątirait pas la confiance; il est important de voir du progrĂšs.

Un jeune cheval qui a eu la chance d’ĂȘtre ainsi entraĂźnĂ© devient de plus en plus confiant et ne nĂ©cessite plus toutes ces stratĂ©gies. C’est le cas de chevaux super calmes que l’on voit en concours; comme me disait Lyne rĂ©cemment, ‘’ il y a des heures et des heures de prĂ©paration derriĂšre ça’’. J’ose ajouter de bonne prĂ©paration.

Quand j’ai appris cette technique avec Poney le fjord il y a 13 ans, j’étais au centre du manĂšge et ça lui a pris 22 minutes pour avancer d’un seul pas, puis il s’est arrĂȘtĂ© un bon moment avant de continuer. Ça en disait long sur le fait qu’il n’avait jamais eu le privilĂšge de ne pas ĂȘtre dictĂ© dans ses mouvements. Puis rendu face au mur, il s’est retournĂ© pour me demander s’il devait aller Ă  droite ou Ă  gauche.

C’était la premiĂšre fois oĂč j’ai Ă©tĂ© consciente qu’un cheval me posait une question. Les entraĂźneurs rencontrĂ©s m’avaient parlĂ© de ce concept mais je n’avais aucune idĂ©e que ça existait, un cheval qui me pose une question

 Et pourtant
Depuis que j’ai Ă©tĂ© initiĂ©e Ă  ce concept, j’ai rĂ©alisĂ© que nos chevaux tentent de communiquer avec nous afin d’établir une conversation Ă  double sens beaucoup plus que nous le rĂ©alisons.

Je n’ai pas de photo de cette premiĂšre fois oĂč Poney m’a posĂ© une question il y a 13 ans mais il est devenu un adepte de communication Ă  double sens; il me pose trĂšs souvent une question. Sur cette photo, aprĂšs une demande de reculons oĂč Laura est assise a cru pour la 2e fois de sa vie et la premiĂšre fois sans bride Poney s’est retournĂ© pour voir si elle Ă©tait contente, satisfaite. Il est trĂšs fier! Ça c’est signe de confort chez un cheval.

Le jeu du passager, une excellente technique Ă  utiliser au printemps quand on n’a pas eu un hiver oĂč les conditions mĂ©tĂ©orologiques ne nous ont pas permis d’aller dehors souvent. Quand l’humain n’intervient pas et qu’on laisse au cheval le choix de l’allure et de l’endroit oĂč il peut aller : vous aurez des SURPRISES! Eh oui de bonnes SURPRISES!

Le challenge du mois

La technique : lorsque vous ĂȘtes avec votre cheval, toujours penser de lui demander de travailler Ă  un endroit oĂč il se sent confortable, soit dans sa zone de confort et de l’amener brouter, ou ne rien faire lĂ  oĂč il se sent plus inquiet. Ne rien faire Ă  ces endroits inquiĂ©tants et revenir travailler dans sa zone de confort.

Le but : qu’il associe positivement les zones oĂč ne se sentait pas confortable, voire inquiet afin que ça devienne zone de confort. Certes que l’on cherche Ă  dĂ©velopper un cheval qui aura de moins en moins besoin de cette technique car il sera de plus en plus confiant.

Toujours en pratiquant votre synchronisme et en pensant qui est la sentinelle dans le couple. IdĂ©alement, vous ĂȘtes souvent co-sentinelles; tentez de trouver des occasions pour pratiquer le cheval-sentinelle.

Denyse Rousselet

Denyse Rousselet

Denyse Rousselet, cavaliĂšre du QuĂ©bec depuis 35 ans, a eu l’immense privilĂšge depuis une douzaine d’annĂ©es de voyager Ă  la rencontre de nombreux horsemen/horsewomen fort reconnus pour leurs compĂ©tences en horsemanship tout en Ă©tant aussi rĂ©putĂ©s pour leurs performances exceptionnelles avec leurs chevaux. Plusieurs stages en France, Italie, Costa Rica, USA, Ontario et Colombie Britannique totalisant environ un an, lui ont inculquĂ© des notions, concepts et stratĂ©gies pas frĂ©quemment enseignĂ©s dans nos milieux Ă©questres. Ce cheminement a amenĂ© Denyse Ă  ĂȘtre reconnue par ses confĂ©rences et cliniques sur le dĂ©veloppement d’un bon cheval de randonnĂ©e ainsi que des diverses stratĂ©gies afin de dĂ©velopper un cheval confiant, sĂ©curitaire et bon partenaire.

Je m’appelle Lyne Laforme

EntraĂźneure et coach professionnelle en Ă©ducation

Lyne Laforme - Coach Ă©ducation cheval

 Depuis 1980, j’aide les cavaliĂšres et cavaliers Ă  entraĂźner leurs chevaux pour Ă©tablir une relation harmonieuse avec leur cheval et Ă  devenir le centre de son univers.

Je suis aussi l’auteure du “Manuel d’Ă©quitation Western – Un plaisir partagĂ©” vendu Ă  plus de 10 000 exemplaires et disponible sur Amazon.

En 2013, j’ai reçu la mĂ©daille du JubilĂ© de la Reine Élisabeth II pour ma contribution significative apportĂ©e au dĂ©veloppement des programmes d’enseignement et d’entraĂźnement en sport Ă©questre au Canada et en Europe.

Aujourd’hui, je veux transmettre les connaissances que j’ai acquises avec l’expĂ©rience et les centaines de cavaliĂšres et cavaliers que j’ai pu rencontrer.