Trois belles histoires de complicité avec Indy !
I LOVE INDY
Pendant 8 ans Indy et moi avons eu l’immense privilège d’être invitées comme ambassadrices de Horsemanship au Horse Lovers weekend à Upper Canada Village en Ontario avec le groupe ontarien Spirits in Unity. Malheureusement, l’activité a été annulée pendant la pandémie puis rétablie en 2023 où Indy a été la seule invitée une 9e fois comme leur ambassadrice. Mon groupe ontarien est disséminé vu la vente de la ferme de mon ami.
Ce village est une réplique de la vie lors du 19e siècle : pas d’électricité ni de machinerie à essence : de nombreux artisans travaillent comme dans le temps. Le cheval est le moyen de transport dans le village et est utilisé pour de multiples travaux. Certes que ça nous rappelle l’importance du cheval dans la vie quotidienne lorsque notre pays a été développé.
Indy a acquis l’unique privilège de circuler seule dans le village pendant les heures de visite et les parades autant en selle sans bride avec cordelette, qu’en liberté. La foule est quand même impressionnante, plus de 10,000 visiteurs pendant les 3 jours.
Dans le contexte d’articles sur le partenariat, la complicité et la responsabilisation de notre cheval ce court récit est à la fois révélateur de l’extrême sensibilité des chevaux de même que leur désir de participer à nos activités en tant que fidèles et fiers partenaires.
Nous savons tous que les chevaux sont proches des enfants, des personnes handicapées ou âgées. Plusieurs horsemen/women m’ont dit qu’à cette étape de leur vie ces gens étaient moins prédateurs dans leur façon d’être. Quand on se promenait toutes les deux dans le village autant au sol qu’en selle, Indy s’arrêtait toujours pour se laisser caresser, toucher ce qui est d’autant plus surprenant qu’elle n’apprécie pas tellement d’être caressée. Lors du pansage, elle apprécie particulièrement ma lenteur et douceur mais à part ça elle n’est pas forte sur les caresses surtout quand elle était plus jeune.
Lors de son avant dernière visite au village, Indy m’a fait vivre des émotions à leur paroxysme. Nous marchions toutes les deux, Indy en liberté avec cordelette autour du cou. Nous avons rencontré Peter, un jeune homme en fauteuil roulant poussé par sa mère. Il semblait affecté de paralysie cérébrale. Il ne pouvait pas parler mais émettait des sons tout à fait incompréhensibles; il essayait de se faire comprendre. Toutefois il semblait, comprendre tout ce que je lui disais ou demandais. Sa mère venait à bout de déchiffrer certains de ses grognements. Peter était assis dans son fauteuil, Indy avait le nez collé sur son poitrail. Il lui flattait le cou d’une main qui avait des mouvements complètement désordonnés même brusques. Indy ne bougeait pas et pourtant elle était en liberté.
La mère me dit que Peter voulait savoir comment se nommait la jument.
‘’Indy’’ lui ai-je répondu.
Et voilà que Peter, AVEC SON NEZ, a tapé sur l’iPad fixé à son fauteuil. Il a même corrigé ses fautes de frappe car il y a une distorsion entre l’œil et le nez ce qui faisait que parfois il devait se reprendre. Il a écrit :
Ouf! Les mots ne peuvent exprimer ce que j’ai ressenti à la vue de ce que Peter avait écrit. Les larmes ont coulé à profusion. J’ai fait une caresse à Peter et enlacé sa mère qui pleurait; c’était l’époque pré-COVID. Des moments pour moi, inoubliables et fort émouvants!
Merci Indy de me faire vivre de tels moments qui me soutirent le ‘’moton’’ (traduire 😉 par beaucoup d’émotion) à chaque fois que je relis ce texte même 4 ans plus tard.
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UNE DÉMONSTRATION DE COMPLICITÉ : MA JEUNE JUMENT M’INVITE À M’ASSEOIR SUR ELLE À CRU ET SANS BRIDE!
En 2010 je suis allée au Cardinal ranch en Colombie Britannique pour un séjour de deux semaines de stages de horsemanship entrecoupées de randonnées. C’était ma première visite au ranch qui m’avait été fortement recommandé pour leur expertise en horsemanship fort reconnue au pays. Ce séjour fut très révélateur et impressionnant. En effet, j’avais été quelque peu bouche bée devant la qualité du horsemanship alliant douceur et efficacité; je me suis dit que si jamais j’achetais un cheval il viendrait de là. Mais à 62 ans, mon esprit à cette époque n’était pas du tout en mode ‘’achat’’ d’un cheval. Mon cheval était à la retraite et j’avais le privilège d’utiliser les chevaux de la propriétaire de l’écurie soit un fjord norvégien et deux arabes.
En cours d’année je me suis inscrite pour un autre séjour et cette fois malgré mes 63 ans je contemplais possiblement revenir avec un cheval du ranch. Une des raisons qui m’a fait bouger c’est qu’une copine d’écurie, de 5 ans ma cadette, m’a dit lors du décès de son cheval qu’elle ne pouvait pas recommencer avec un autre cheval étant trop craintive. Elle avait décidé qu’elle était rendue à la fin de sa carrière équestre ce qui s’est avéré vrai. Récemment, on a mangé ensembles lors d’une de ses visites à l’écurie. Je lui rappelais sa phrase et elle m’a dit ‘’ En effet, je n’ai jamais pu remonter à cheval’’.
OUF!!! Et moi qui pensait peut-être acheter lors de ce deuxième séjour car je voulais voyager avec mon cheval. J’ai consulté le site web du ranch et regardé les chevaux à vendre. Selon la description, leur caractère, j’avais ciblé 3 chevaux 2 hongres et une jument. J’ai téléphoné au ranch le lendemain leur disant que j’étais fort probablement acheteuse. La propriétaire m’a dit : ‘’ Justement ce matin je jouais avec une jument et je me suis dit que c’était un bon choix pour le stage de Denyse si elle n’est pas vendue’’. Elle connaissait un peu mes goûts et habiletés (je dirais même mon peu d’habileté) ayant eu deux chevaux l’année précédente car le premier a été vendu pendant mon séjour; certes que ça a aidé la propriétaire à suggérer un jumelage.
Et moi de lui répondre : ‘’ C’est Indy’’
Oui!
Puis j’ai réalisé, ce soir là, en regardant des photos de mon séjour au ranch que j’avais déjà fait connaissance avec Indy l’année précédente sans vraiment en avoir eu connaissance. Les participants m’avaient envoyé des photos où j’apparaissais et j’ai constaté en regardant les photos 9 mois plus tard que Indy était souvent là parfois à me regarder en pleine figure. Et pourtant il y avait 40 chevaux en liberté.
Quand, le lendemain, j’ai dit à la propriétaire du ranch que je connaissais Indy elle m’a répondu NON car il y avait 40 chevaux en liberté au ranch. Je lui ai donc envoyé les photos ci-haut et elle en fut quelque peu estomaquée.
A mon arrivée au ranch le premier matin, de mon deuxième stage, les chevaux étaient assez proches et voilà que Mlle Indy se pointe à la clôture. Elle avait déjà décidé qu’on se connaîtrait mieux.
Suite à 2 jours de travail au sol et en liberté dans le manège, nous devions monter le lendemain matin afin de poursuivre le stage. Ce 2e après midi, Indy s’est déplacée vers le mur alors que nous jouions au sol; je ne comprenais absolument pas ce que je pouvais avoir fait dans mon langage corporel ou avec le ‘’stick’ pour qu’elle aille là. Il faut aussi dire qu’ils n’utilisent pas de montoir, les murs consistent en 3 billots. On met la selle sur le billot du haut et le pied sur le billot du bas ou du centre. Les chevaux sont donc habitués à aller au mur quand ils sont montés.
La proprio me dit : ‘’’elle t’invite à t’asseoir sur elle’’.
Moi : ‘’moi, à 63 ans, m’asseoir sur un jeune cheval sans bombe, ni selle, ni bride, vraiment!!!!’’
Proprio : ‘’ comment peux- tu refuser une invitation?’’ si elle t’invite tu crois qu’elle te blesserait?’’
Moi; ‘’ ouf’ ça c’est hors de ma zone de confort, sans selle, sans bride. Il y a assez de mon fils traumatisé crânien dans ma famille. On n’en n’a pas besoin d’un autre……’’
Quelques instants, quelques sueurs froides puis j’ai acquiescé à sa demande. Indy s’était placée sur le bord du manège, sans bouger et elle m’attendait. J’ai donc monté du 2e billot vu que je n’avais pas d’étriers et me suis assise sur elle. Je dois avouer que je n’ai pas été des plus délicate n’étant pas très agile mais la jument n’a pas bronché d’un poil. On s’est promenées dans le manège parmi les autres chevaux. Je n’ai eu aucune peur. Elle m’a évidemment soutiré le ‘’moton’’ et quelques larmes. Ce fut le début d’un partenariat assez exceptionnel. Impossible de ne pas poursuivre une conversation et d’être partenaire avec elle.
J’ai été fort impressionnée par cette expérience : un entraîneur à mon écurie avec sa pouliche de 4 ans avait une panoplie de mors et AUCUN NE SUFFISAIT POUR LA CONTRÔLER selon elle. Ouf! Quelle tristesse! A tel point qu’elle en a fait une jument poulinière.
Quelle différence!
Plusieurs années plus tard, une connaissance qui suit les articles du blog, la première série est centrée sur le développement de la confiance, voulait discuter avec moi de confiance. Elle savait que Indy était confiante et que nous avions eu le privilège de vivre de bons moments lors de nos multiples sorties. Sa jument était peu confiante et montée que dans sa carrière extérieure qui était clôturée et surtout pas dans le pré et encore moins en randonnée. J’ai tenté de lui aider lors de discussions sur zoom à tous les lundis matins, discussions étalées sur quelques mois. Ce fut un succès car elle a pu aller à un stage de cowboy extrême l’année suivante et même faire un mini parcours.
Elle est artiste et m’a offert cet émail sur cuivre en guise de remerciement. Émail me représentant lors de cet événement de première monte à cru sans bride sur Indy.
Merci Linda Tremblay de ce beau souvenir! Il est accroché dans ma cuisine. Je le vois à tous les jours.
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Indy protège une petite fille de 4 ans
Il est bien reconnu que les chevaux perçoivent très bien nos émotions, même les plus subtiles et définitivement les moins subtiles. Léa Lansade dans ses écrits nous le démontre abondamment.
Ce court récit démontre leur sensibilité.
Une employée à l’écurie amenait parfois sa fille de 4 ans quand la garderie était fermée. Un matin, la mère exaspérée criait beaucoup après elle. J’ai tenté d’aider la maman et de m’occuper de la petite pour soulager la mère.
Alors que j’étais dans le box avec Indy, la mère s’est mise à crier fort après la petite qui était dans l’allée. Je suis allée la chercher en lui disant qu’elle pourrait venir dans le box pour brosser Indy. Je n’avais pas fermé complètement la demi-porte du box.
Mais voilà que Indy s’est allongé le cou et a FERMÉ LA PORTE avec ÉNERGIE : son intention était claire; la petite était à l’abri à ses côtés. J’ai eu cette fois la présence d’esprit de prendre une photo car j’avais déjà mon téléphone sorti pour prendre une photo de la petite qui caressait Indy.
Un moment des plus émouvant où Indy m’a démontré sa sensibilité.
Merci Denyse pour ce beau partage rempli d’une belle émotion !
Passionnément cheval 🐎❤️
Lyne 🤠 xxx